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LA PAZ, 28 août (Reuters) - La justice bolivienne a inculpé trois mineurs du meurtre du ministre adjoint de l'Intérieur, Rodolfo Illanes, mort jeudi de coups à la tête, et notamment le président de la fédération qui avait organisé les manifestations et blocages routiers.

Le meurtre de Rodolfo Illanes, battu à mort après avoir été enlevé par des mineurs en grève réclamant un changement de législation, a suscité la stupeur en Bolivie. Le Président Evo Morales a dénoncé les manifestations comme une "conspiration politique" contre son gouvernement, et accuse l'opposition de droite d'en être complice.

Trois mineurs, dont le président de la Fédération nationale des coopératives minières de Bolivie, Carlos Mamani, sont mis en cause par le Parquet bolivien du meurtre du ministre adjoint.

Carlos Mamani a été inculpé pour meurtre, vol à main armée, organisation criminelle, possession d'armes et pour avoir attaqué des membres de la sécurité publique. Une audience se tiendra cette semaine.

La semaine dernière, son organisation avait organisé le blocage d'une autoroute reliant la capitale, La Paz, à Oruro, à 225 km au sud-est. Au moins deux mineurs ont été tués et 17 policiers blessés lors d'échauffourées pendant les manifestations dans lesquelles Illanes tentait d'engager le dialogue, selon le gouvernement.

Les blocages et manifestations ont pris fin, ont annoncé les autorités.

Le président Evo Morales a mis en cause l'opposition dans ces troubles, qui représentent selon lui un complot contre son gouvernement.

"Nous recueillons des informations et découvrons des documents qui disent que ceci visait à déposer le gouvernement", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Les chefs de file de l'opposition ont démenti toute implication. "Nous demandons en ces tristes heures au président de ne pas tramer de théories du complot", a dit l'ex-président Jorge Quiroga.

Le gouvernement a exclu de discuter avec les mineurs et a requis la peine maximale de 30 ans de prison contre les coupables présumés. (Daniel Ramos; Julie Carriat pour le service français)