Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a majoritairement fait du surplace jeudi, l'attentisme dominant parmi les investisseurs avant la réunion de la Banque centrale européenne et le renouvellement à la tête de la Réserve fédérale américaine.

"Le marché obligataire est dans l'attente, à la fois de la réunion de la BCE jeudi prochain, mais également dans les jours qui viennent de la probable annonce par la président américain du futur dirigeant de la Fed", a expliqué à l'AFP Gilles Pradere, gérant obligataire senior chez RAM Active Investments, basé à Genève.

Côté Fed, Donald Trump a affirmé mardi qu'il allait révéler "assez rapidement" son choix pour diriger la banque centrale américaine, notant qu'il "appréciait" de manière égale les cinq noms en lice, dont l'actuelle dirigeante Janet Yellen.

"Certains des candidats sont perçus comme moins accommodants, en rupture avec l'actuelle dirigeante, ce qui génère un peu de pression" et n'incite pas à des positions trop tranchées tant que la donne n'est pas claire, a complété M. Pradere.

Concernant la BCE, "une majorité d'investisseurs s'attend à l'annonce d'une réduction des rachats d'actifs de l'institution à 30 milliards d'euros et ce pendant encore 9 moins", a-t-il poursuivi.

Lors de sa dernière réunion, le président de la BCE, Mario Draghi, a affirmé que l'avenir de son programme massif de rachat d'actifs serait décidé "en octobre".

Et selon le compte-rendu de cette session, l'institution a évoqué plusieurs scénarios de "recalibrage" de son programme de soutien à l'économie et songe à arbitrer entre "le rythme et la durée prévue" des achats d'actifs dans le temps.

Dans ce contexte, la réunion de la BCE du 26 suscite beaucoup d'attentes.

"Mais le but de la BCE n'est pas de surprendre les marchés, car si leur message n'était vraiment pas accommodant, les taux d'emprunts et l'euro pourraient remonter trop brutalement et perturber le cycle économique encore fragile", a estimé M. Pradere.

"Son scénario idéal est celui d'une sortie très progressive du programme de soutien" en poursuivant la stratégie qui "a permis jusqu'ici une légère remontée des taux d'emprunts avec des actions et des indicateurs qui se portent bien", a-t-il observé.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt de l'Allemagne a fini quasiment stable à 0,395% contre 0,396% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a aussi peu bougé terminant à 0,811% contre 0,807%. Celui de l'Espagne a légèrement progressé à 1,635% contre 1,619% et celui de l'Italie un peu reculé à 2,029% contre 2,041%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a pour sa part reflué à 1,279% contre 1,315%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans baissait également à 2,314% contre 2,347% mercredi, à l'instar de celui à 30 ans à 2,819% contre 2,856% et le taux à deux ans s'établissait à 1,547%, contre 1,563%.

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