Paris (awp/afp) - La dette allemande a de nouveau enregistré une détente vendredi, continuant sur sa tendance des jours derniers sur fond de tensions géopolitiques entre Washington et Pyongyang.

Plusieurs facteurs se sont conjugués pour porter les investisseurs à privilégier les dettes des pays les plus solides de l'Europe, jugées comme un actif refuge.

D'une part, les tensions géopolitiques restaient élevées, les dirigeants nord-coréen et américain semblant engagés dans une escalade verbale qui ne semblait pas vouloir prendre fin.

Loin de calmer le jeu, le président américain Donald Trump a redoublé de virulence jeudi face à la Corée du Nord en estimant que sa formule sur "le feu et la colère" promis à Pyongyang n'était "peut-être pas assez dure".

"Le thème qui vraiment donne le ton est l'envenimement du discours entre Donald Trump et Kim Jong-Un. Tout le monde va vers les valeurs refuges, dont le Bund (la dette allemande qui fait référence, ndlr) qui fait clairement mieux que les dettes des pays du sud de l'Europe", relève auprès de l'AFP Daniel Stefanetti, un gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

"Ces intimidations peuvent éventuellement aller au-delà, et les dettes allemande et française ont été clairement soutenues par cette crise", poursuit M. Stefanetti.

D'autre part, les investisseurs présents sur le marché ont pris connaissance d'une statistique clef, l'inflation américaine, un peu moins bonne qu'espéré, semblant éloigner la probabilité d'une hausse des taux prochaine par la Réserve fédérale américaine (Fed).

L'indice des prix à la consommation (CPI) a ainsi augmenté de 0,1% alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,2%. Sur un an, l'inflation a grimpé de 1,7%.

"C'est un non-événement, l'inflation reste en dessous de la cible de 2% fixée par la Fed", nuance cependant M. Stefanetti.

"Ce qui domine totalement, c'est la crise nord-coréenne. Les investisseurs n'ont pas tendance à aller prendre des risques à la veille d'un week-end prolongé", résume-t-il.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,382% contre 0,415% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, à 0,678% contre 0,712%.

Celui de l'Espagne est resté stable 1,458%, tout comme celui de l'Italie à 2,031% contre 2,035%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a reflué à 1,062% contre 1,082%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans était stable à 2,190% contre 2,197%, celui à trente ans montant à 2,791% contre 2,%0773, le taux à deux ans s'affichant à 1,294% contre 1,324%.

afp/rp