Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays les plus solides de la zone euro ont terminé quasi stables jeudi alors que doit débuter le symposium de Jackson Hole, à l'occasion duquel les investisseurs espèrent en apprendre plus sur les intentions de la Fed et de la BCE.

"Depuis plusieurs semaines sur le marché actions, il n'y a pas de tendance réelle puisque ce dernier a fluctué entre 5.000 et 5.150 points", a rappelé auprès de l'AFP Laurent Geronimi, directeur de la gestion taux de Swiss Life Banque Privée.

En effet, "la vraie interrogation est de savoir quelle va être l'attitude des banques centrales, à la fois la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) par rapport à leur politique d'assouplissement quantitatif (désignée sous l'acronyme "QE" en anglais), a-t-il expliqué.

Si le marché obligataire a pu bénéficier dernièrement d'un regain d'aversion pour le risque sur fond de tensions géopolitiques entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, ce qui avait entraîné une détente des taux, la perspective d'annonces concernant une future normalisation monétaire aux Etats-Unis et en Europe a mis fin à ce mouvement.

A compter de ce jeudi soir, les investisseurs auront en effet les yeux rivés vers Jackson Hole, une localité dans le Wyoming (centre-ouest des Etats-Unis), à l'occasion de l'ouverture d'une réunion de trois jours regroupant les principales banques centrales.

Le point d'orgue de ce symposium aura lieu vendredi avec les discours des responsables de la BCE, Mario Draghi, et de la Fed, Janet Yellen, particulièrement attendus.

Dans l'intervalle, les investisseurs optaient donc pour l'attentisme, se gardant de prendre des positions tranchées, que ce soit sur les marchés d'actions ou sur celui de la dette.

"La Fed devrait annoncer la possibilité de commencer à réduire très partiellement son bilan lors du discours de sa présidente", a observé M. Geronimi.

En zone euro, "il y a une croissance qui s'est établie avec des signaux au vert un peu partout" et la question est de savoir si "la BCE peut continuer à acheter même 60 milliards d'euros d'emprunts tous les mois alors que les gisements commencent à diminuer", a-t-il commenté.

"Aujourd'hui, les banquiers centraux justifient une trajectoire prudente de sortie de la politique monétaire accommodante par une absence d'inflation", a-t-il poursuivi, soulignant qu'ils avaient désormais épuisé quasiment toutes les mesures de soutien monétaire possibles.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini pratiquement à l'équilibre à 0,376% contre 0,377% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,688% contre 0,684%.

Celui de l'Espagne a pour sa part connu une petite hausse à 1,598% contre 1,572%, tandis que le rendement à dix ans de l'Italie, après deux séances de forte tension, est redescendu à 2,112% contre 2,120%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est stabilisé à 1,053% contre 1,059%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 2,183%, contre 2,166% mercredi, tout comme celui à trente ans à 2,762%, contre 2,746%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,321% contre 1,305%.

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