Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a peu bougé jeudi, les investisseurs attendant dans le calme de savoir qui dirigera la Réserve fédérale américaine à l'issue du mandat de sa présidente actuelle Janet Yellen.

"Tout le monde est dans l'attente de la nomination à la tête de la Fed", a résumé Guillaume Rigeade, gérant allocation d'actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management.

Le président américain Donald Trump va s'exprimer sur le sujet à 19H00 GMT, selon son agenda public, soit après la fermeture du marché obligataire européen.

"Le marché table plutôt sur la désignation de Jerome Powell", dont l'approche accommodante rassure, ce qui explique le "calme assez net" de la journée, a complété M. Rigeade.

Le mandat de Janet Yellen, une démocrate nommée par Barack Obama en 2014, arrive à échéance début février.

Selon le Wall Street Journal, Jerome Powell, un républicain modéré, déjà gouverneur de la Fed, dont le nom circule depuis des semaines, devrait l'emporter. La Maison Blanche l'aurait informé dès mercredi soir de sa nomination, a indiqué le journal.

La réunion de deux jours de la Fed qui s'est achevée mercredi soir n'a pour sa part eu "aucun impact sur le marché dans la mesure où elle n'a débouché sur aucune grande mesure ni sur aucun changement dans les prévisions économiques", a également expliqué M. Rigeade.

"La décision de maintenir les taux d'intérêts inchangés cette fois-ci était complètement attendue et les investisseurs anticipent désormais une nouvelle montée de taux directeurs en décembre", a-t-il ajouté.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini sans changement à 0,372% contre 0,373% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a aussi peu bougé terminant à 0,759% contre 0,763%, tout comme celui de l'Espagne à 1,483% contre 1,475%, et celui de l'Italie à 1,797% contre 1,804%.

Celui de la Grèce a pour sa part connu une nette détente pour la deuxième séance d'affilée à 5,085% contre 5,267%.

Selon M. Rigeade, cette détente s'explique par "les déclarations du ministre grec des Finances affirmant qu'il travaillait à une normalisation du marché obligataire grec, des propos bien accueillis par les investisseurs".

En dehors de la zone euro, le taux britannique a reflué à 1,260% contre 1,343%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans reculait légèrement à 2,350% contre 2,372%, à l'instar de celui à 30 ans, à 2,829% contre 2,858% tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,612% comme précédemment.

afp/rp