Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays les plus solides de la zone euro ont peu bougé jeudi, se stabilisant après avoir connu un mouvement de tension la veille tandis que les dettes italiennes et espagnoles se sont légèrement détendues.

Les rendements des obligations allemandes, françaises et américaines à dix ans "ne bougent pas beaucoup" après des statistiques qui sont ressorties en ligne avec les attentes ce jeudi, a observé auprès de l'AFP Axel Botte, un stratégiste obligataire de Natixis AM.

L'inflation dans la zone euro a progressé en août (+1,5% sur un an) pour se rapprocher de l'objectif de 2,0% de la Banque centrale européenne (BCE), tandis que le chômage est resté stable en juillet.

Aux Etats-Unis, l'inflation est restée inchangée en juillet en glissement annuel, à +1,4%.

"Il y a très très peu de volatilité", a-t-il ajouté, soulignant que les incertitudes liées aux prochaines décisions de politique monétaire des banques centrales contribuaient à maintenir les taux à un niveau plus bas que ce qu'ils auraient dû être après les bons indicateurs publiés depuis mercredi des deux côtés de l'Atlantique.

En effet, les rendements obligataires ne se sont que très légèrement tendus mercredi après de bonnes statistiques aux Etats-Unis.

La croissance de l'économie américaine a fortement accéléré au deuxième trimestre, de façon plus forte qu'attendu et les créations d'emplois dans le secteur privé ont bondi en août, bien au-dessus de ce qui était prévu par les analystes.

Mais le marché attendait surtout le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, un des indicateurs clés scrutés par la Fed, pour se prononcer plus fermement.

Cette atonie des dettes souveraines "est aussi probablement liée au fait que les investisseurs intègrent déjà des données macroéconomiques qui vont forcément se dégrader avec l'ouragan Harvey aux Etats-Unis", a poursuivi M. Botte.

Par ailleurs, selon lui, la possibilité qu'une absence d'accord sur le budget aux Etats-Unis conduise à une fermeture temporaire de certaines agences gouvernementales entretenait également cette pression à la baisse sur les rendements.

En revanche, les taux d'emprunt de l'Italie et, dans son sillage, de l'Espagne, ont enregistré un mouvement de détente un peu plus marqué ce jeudi.

"Il y a une espèce de rumeur sur l'évolution de la clé de répartition du capital de la Banque centrale européenne (BCE) donc les investisseurs se tournent vers la prochaine décision de la BCE", ce qui explique que la dette italienne soit recherchée, a expliqué M. Botte.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,361% contre 0,359% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, terminant à 0,662% contre 0,671%.

Le taux d'emprunt de l'Italie a pour sa part légèrement reflué à 2,045% contre 2,078% tandis que celui de l'Espagne a reculé à 1,562% contre 1,580%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a terminé stable à 1,034% contre 1,030% mercredi.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans s'affichait à l'équilibre, à 2,133%, contre 2,131% mercredi, celui à trente ans étant lui aussi quasiment stable à 2,729% contre 2,738%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,326% contre 1,325%.

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