Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt de la zone euro ont peu varié lundi, évoluant dans de faibles amplitudes, la prudence dominant chez les investisseurs avant de savoir si la réforme fiscale américaine serait effectivement adoptée dans les prochains jours.

"Cette semaine, nous sommes un peu dans l'attentisme concernant la réforme fiscale américaine" avec des taux américains en hausse, a observé auprès de l'AFP Jean-François Robin, un stratégiste obligataire de Natixis.

"En Europe, nous assistons à une petite détente généralisée qui est plus marquée sur les pays les plus fragiles de la zone euro comme la Grèce ou le Portugal", a analysé M. Robin.

La grande baisse d'impôts promise par le président américain Donald Trump semble en effet être en bonne voie pour être adoptée définitivement cette semaine par le Congrès, après que deux sénateurs hésitants de la majorité ont apporté leur soutien au texte, ce qui a largement soutenu les marchés actions américains depuis vendredi.

Toutefois, "nous rentrons dans un marché de Noël", ce qui explique que les mouvements ne soient pas très marqués, a tempéré M. Robin.

Il existait néanmoins "une poursuite du mouvement (de détente) sur le Portugal", dont le taux d'emprunt ressort jusqu'à dix points de base en dessous de celui de l'Italie, a relevé M. Robin.

"Ce sont des niveaux que l'on n'avait pas vus depuis longtemps sur les taux portugais", a souligné le spécialiste.

Cet appétit des investisseurs pour les obligations portugaises faisait suite au relèvement vendredi par Fitch Ratings de la note de la dette du pays.

L'agence de notation financière a fait passer cette dernière de "BB+" à "BBB", sortant ainsi le pays de la catégorie spéculative pour la placer dans celle dite "des investissements de qualité".

"Tous les indicateurs sont au vert avec la dette qui a baissé de trois points, le déficit qui est au plus bas depuis quarante ans, le chômage qui a été divisé par plus de deux", a détaillé M. Robin.

Les élections régionales en Espagne jeudi étaient l'autre grande actualité de la semaine, même si pour l'heure, cela n'avait aucune incidence particulière sur le taux d'emprunt espagnol à dix ans.

Ce dernier "affiche une meilleure performance que l'Italie" alors qu'un sondage donne Ciudadanos (unionistes) plutôt en avance pour la première fois, ce qui soutient un peu l'Espagne aujourd'hui", a commenté M. Robin.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini stable à 0,309% contre 0,301% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,631% contre 0,632%.

Le taux d'emprunt italien s'est pour sa part très légèrement détendu, finissant à 1,802% contre 1,812%, tandis que le mouvement de baisse a été plus marqué pour l'Espagne, à 1,436% contre à 1,459% et surtout pour le Portugal, qui a clôturé à 1,779% contre 1,840%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a pour sa part fini quasiment inchangé à 1,148% contre 1,150%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans progressait à 2,374% contre 2,353% vendredi, celui à 30 ans montant à 2,724% contre 2,687% tandis que celui à 2 ans s'affichait à 1,828% contre 1,836%.

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