Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a de nouveau évolué dans de faibles marges vendredi, les investisseurs évitant les positions tranchées avant la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi prochains.

"Le marché a pas mal bougé en début de semaine, mais depuis quelques jours il est plus calme", à l'exception du Royaume-Uni, avec des investisseurs qui "attendent la réunion de la Fed et même au-delà celle de la Banque centrale européenne en octobre", a affirmé auprès de l'AFP Axel Botte, un stratégiste obligataire de Natixis AM.

Du côté de la Fed, "les attentes sont surtout à une annonce de la réduction du bilan, car l'institution ne peut pas remonter ses taux sans réduire d'abord ses liquidités", a-t-il ajouté.

En cessant de réinvestir dans les titres arrivant à maturité, il s'agit en effet pour la Fed de diminuer le volume massif de bons du Trésor et de titres obligataires qu'elle a amassés après la récession de 2009 pour soutenir la reprise, soit 4.500 milliards de dollars. Cela revient à resserrer les conditions du crédit en réduisant les liquidités sur le marché.

Mais ce geste est tellement attendu que son officialisation ne génèrera pas forcément de réaction marquée, a estimé M. Botte.

En revanche, la remontée un peu plus rapide que prévu des prix à la consommation en août aux États-Unis, essentiellement à cause des prix de l'énergie, "a fait remonter les probabilités d'un nouveau relèvement des taux directeurs en décembre", a-t-il noté.

Et selon lui, "les chiffres d'inflation de septembre risquent d'être aussi un peu plus forts", du fait du dynamisme récent des prix du pétrole, ce qui va faire encore monter la probabilité d'un geste de la Fed avant la fin de l'année.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini sans grand changement à 0,433% contre 0,413% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a aussi peu bougé, terminant à 0,710% contre 0,698%, tout comme celui de l'Espagne, à 1,609% contre 1,602%, et celui de l'Italie, à 2,078% contre 2,059%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a continué à monter, clôturant à 1,309% contre 1,230%, après s'être déjà fortement tendu jeudi dans la foulée de la réunion de la Banque d'Angleterre, qui a laissé son taux directeur inchangé mais a prévenu qu'un resserrement monétaire n'était pas à exclure.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 2,197% contre 2,185% jeudi, celui à trente ans à 2,769% contre 2,767%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,376% contre 1,361%.

afp/rp