Paris (awp/afp) - Après une séance de vives tensions liées à la perspective d'un début de virage monétaire de la BCE, le marché de la dette en zone euro a pris un peu de recul mercredi et s'est détendu.

"L'ajustement des paramètres de sa politique monétaire évoqué hier par le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a généré un gros mouvement de tension hier et, aujourd'hui, le marché prend du recul et se reprend un peu", a souligné Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.

"Le mouvement d'hier était d'autant plus important que le marché refusait jusqu'ici de tenir compte de ce que disait la BCE" et des premiers signaux qu'elle avait envoyés en direction d'un resserrement monétaire, a-t-il ajouté.

"Cette prise de conscience a donc débouché sur une surréaction et logiquement le marché procède à une petite correction en sens inverse aujourd'hui", selon lui.

S'exprimant lors du forum annuel de la BCE à Sintra, près de Lisbonne, M. Draghi a affirmé mardi que "tous les signaux indiqu(aient) maintenant un renforcement et un élargissement de la reprise dans la zone euro".

Tout en affichant une grande prudence, il a également déclaré qu'"au fur et à mesure que l'économie continuera de se redresser (...) la banque centrale pourra accompagner la reprise en ajustant les paramètres de ses instruments de politique, non pas pour durcir sa politique mais pour la maintenir globalement inchangée".

Pour M. Jacq, "du fait du changement de ton de la BCE, qui laisse présumer l'annonce de probables changements monétaires d'ici la fin de l'année, la tension enregistrée mardi ne va sans doute pas complètement s'annuler".

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est resté quasiment stable à 0,368%, contre 0,370% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

La détente a été un peu plus prononcée pour celui de la France qui a terminé à 0,717%, contre 0,734%, et encore davantage pour ceux de l'Italie à 2,032%, contre 2,060%, et de l'Espagne à 1,429%, contre 1,495%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est à l'inverse apprécié à 1,154%, contre 1,090%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux à dix ans montait à 2,217%, contre 2,205%. Celui à 30 ans évoluait à 2,772%, contre 2,752%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,349%, contre 1,369%.

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