Paris (awp/afp) - Le plan de sauvetage de deux banques régionales italiennes en difficulté a rassuré les investisseurs sur le marché de la dette, ce qui s'est surtout traduit par une détente pour le taux d'emprunt de l'Italie.

"Le fait qu'une solution ait été trouvée tire les valeurs financières et donc les marchés actions plus globalement ainsi que, par effet de contagion, les obligations italiennes", a résumé auprès de l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Le gouvernement italien s'est engagé dimanche à verser jusqu'à 17 milliards d'euros pour sauver les activités saines et éponger les créances douteuses de deux petites banques vénitiennes, Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, dont les difficultés représentaient une menace pour le système bancaire du pays.

La perspective d'"un problème de moins à gérer côté italien vient soulager un tout petit peu les marchés", a expliqué M. Regnat.

Par ailleurs, le marché obligataire restait globalement soutenu par des anticipations d'inflation en baisse laissant présager d'une normalisation monétaire moins rapide que prévu des banques centrales.

Dans ce contexte, les chiffres d'inflation en zone euro et aux Etats-Unis attendus vendredi, qui devraient confirmer cette tendance, ainsi qu'un discours de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, mardi à Londres, seront scrutés de près par les investisseurs.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie a reculé à 1,899%, contre 1,916% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de l'Allemagne a légèrement reflué à 0,245%, contre 0,255%, tout comme celui de la France à 0,597%, contre 0,607%, et celui de l'Espagne à 1,377%, contre 1,381%.

Le taux d'emprunt de la Grèce a terminé pour sa part à 5,418%, après être tombé jusqu'à 5,391%, au plus bas depuis la mi-décembre 2009, contre 5,422% vendredi alors que l'agence de notation financière américaine Moody's a relevé d'un cran la note de la dette de long terme du pays, passée de "Caa3" à "Caa2", et a également revu sa perspective à "positive" contre "stable" précédemment.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a reflué à 1,011%, contre 1,031%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux à dix ans montait légèrement à 2,123%, contre 2,142%. Celui à 30 ans évoluait à 2,684%, contre 2,715%, tandis que le taux à deux ans était quasiment stable à 1,336%, contre 1,340%.

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