PARIS (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a terminé en ordre dispersé lundi au début d'une semaine qui s'annonce calme, les taux d'emprunt des pays du Sud étant clairement privilégiés par les opérateurs de marché.

Principal mouvement remarqué, "un regain d'appétit pour le risque au lendemain des élections législatives françaises qui confortent Emmanuel Macron", explique à l'AFP Nordine Naam, un stratégiste de Natixis.

A l'issue du second tour des élections législatives, le parti du président français a en effet obtenu dimanche l'une des plus larges majorités parlementaires de la Ve République.

"Nous allons vers une intégration européenne plus rapide que prévu", estime ainsi M. Naam.

Par conséquent, les investisseurs, rassurés, se tournaient vers les actifs jugés plus risqués, "au détriment des dettes qui servent de refuge traditionnel comme la dette allemande", ajoute le stratégiste.

Ainsi, les dettes de l'Italie et du Portugal, jugées moins solides, ont suscité l'appétit.

Les prochains jours seront par ailleurs peu animés, en dehors de statistiques de PMI manufacturiers attendus en fin de semaine.

"C'est une semaine relativement creuse", confirme M. Naam.

Le démarrage officiel des négociations du Brexit, ce lundi à Bruxelles, en constitue la principale actualité.

La Première ministre britannique Theresa May aborde ces discussions dans une position délicate, alors que le parti conservateur qu'elle dirige a perdu la majorité absolue lors des élections législatives anticipées du 8 juin.

Mme May, qui a plusieurs fois dit préférer "aucun accord plutôt qu'un mauvais accord" avec l'Union européenne, précisera ses plans devant les 27 lors d'un sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est monté à 0,281% contre 0,276%.

Le taux français a quant à lui fini en baisse à 0,629% contre 0,632%.

L'Italie a enregistré une détente bien plus significative à 1,954% contre 1,986%, tout comme l'Espagne, dans une moindre mesure, à 1,448% contre 1,456% , et le Portugal à 2,873% contre 2,919%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a progressé à 1,030% contre 1,018%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux à dix ans s'appréciait à 2,174% contre 2,151%. Celui à trente ans évoluait à 2,778% contre 2,775%, tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,356% contre 1,315%.

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