Paris (awp/afp) - Les variations ont été limitées jeudi sur le marché de la dette, les investisseurs se montrant attentistes, en particulier avant une réunion de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine.

"Après une phase de nette tension, le marché se calme un peu depuis deux jours", a observé auprès de l'AFP Daniel Stefanetti, un gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

"Le marché est un peu en manque de catalyseurs et il attend d'avoir un peu plus d'éléments en particulier du côté de la Fed" qui se réunit mardi et mercredi prochains, a-t-il complété.

Dans cette perspective, les investisseurs surveillaient particulièrement les chiffres d'inflation aux Etats-Unis, à la recherche d'un indice éventuel sur les intentions de la Fed.

Les prix à la consommation sont remontés un peu plus rapidement que prévu en août aux Etats-Unis, essentiellement à cause des prix de l'énergie.

Mais en excluant les prix de l'énergie, sur un an, l'inflation s'est révélée conforme aux attentes, c'est-à-dire stable depuis quatre mois. Et du coup, cela n'a pas donc pas vraiment constitué un nouveauté pour les marchés, a noté M. Stefanetti.

L'annonce d'un accord possible entre le président américain Donald Trump et les chefs de l'opposition démocrate du Congrès sur l'immigration et la frontière a par ailleurs "pesé indirectement sur les taux", a-t-il relevé en expliquant que l'absence de blocage de ce côté pourrait à terme générer plus de croissance, ce qui serait synonyme de remontée des taux d'emprunt.

Mais cet effet a été contrebalancé par des informations publiées dans la presse japonaise évoquant des signes de préparation d'un nouveau lancement de missile par la Corée du Nord, ce qui a joué en faveur du marché obligataire, a-t-il expliqué.

Le mouvement le plus notable a eu lieu au Royaume-Uni après la réunion de la Banque d'Angleterre qui a sans surprise a décidé de laisser son taux directeur inchangé. En revanche, la pression inflationniste a poussé la banque centrale à prévenir qu'un resserrement monétaire n'est pas à exclure. Une perspective qui a mis sous pression le taux d'emprunt à 10 ans du pays.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini en très légère hausse à 0,413% contre 0,401% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a aussi un tout petit peu progressé, terminant à 0,698% contre 0,685%, tout comme celui de l'Espagne à 1,602% contre 1,580% et celui de l'Italie à 2,059% contre 2,040%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est pour sa part nettement tendu, clôturant à 1,230% contre 1,145%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 2,192% contre 2,188% mercredi, celui à trente ans à 2,780% contre 2,786%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,364% contre 1,347%.

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