Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro s'est détendu jeudi, rassuré par le ton accommodant adopté par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'issue d'une réunion de deux jours.

"Peu de changement dans la communication de la banque centrale américaine. Une hausse des taux en juin reste possible, même si le communiqué n'indique pas de durcissement de ton", ont souligné les stratégistes obligataires de Aurel BGC.

Les membres du Comité monétaire de la Fed (FOMC) "se montrent toutefois plus rassurés sur deux éléments: l'inflation devrait rebondir" et "la diminution de la volatilité des marchés financiers a fait disparaître certains risques sur l'activité économique", ont-ils complété.

La banque centrale américaine a prolongé sa pause sur les taux d'intérêt mercredi soir notant que la croissance a ralenti aux Etats-Unis mais elle est apparue moins soucieuse des risques économiques internationaux.

Les taux directeurs restent dans la fourchette de 0,25% à 0,50%, conformément aux attentes des marchés. C'est la troisième fois depuis le relèvement modeste mais historique opéré en décembre après sept ans de politique à taux zéro, que la Fed choisit le statu quo.

La Fed "ne semble pas décidée à préparer les marchés à la possibilité d'une hausse des taux dès le mois juin", ont également noté les stratégistes obligataires de Société Générale. Selon eux, la réaction du marché obligataire, avec une baisse des taux d'emprunts, semble indiquer qu'il table plutôt sur un scénario accommodant de la Fed pour encore un certain temps.

Le marché a également profité d'un petit sursaut d'aversion au risque, qui a ramené une partie des investisseurs vers le refuge obligataire, avec des marchés actions "ralentis par l'absence de mesures suplémentaires de la part de la Banque du Japon", ont-ils relevé.

La Banque du Japon (BoJ) a décidé jeudi de maintenir en l'état son programme de rachat d'actifs et le niveau actuel des taux négatifs, décevant les fortes attentes des marchés après de nouvelles statistiques médiocres.

Le principal indicateur du jour, à savoir la croissance américaine au premier trimestre, qui a ralenti plus que prévu, n'a pas vraiment changé la donne, car la majorité des experts tablaient plutôt sur une mauvaise nouvelle.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,257% contre 0,286% mercredi à la clôture sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le mouvement a été similaire pour celui de la France qui a fini à 0,605% contre 0,638%, tout comme celui de l'Espagne à 1,603% contre 1,628% et celui de l'Italie à 1,483% contre 1,519%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a reflué aussi à 1,608% contre 1,627%.

Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 1,867% contre 1,851% et celui à 30 ans à 2,716% contre 2,701%. Le taux à 2 ans était stable à 0,817%.

afp/buc