Paris (awp/afp) - La dette italienne restait sous pression jeudi, au moment où les négociations en Italie entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) pour former un nouveau gouvernement entraient dans leur dernière ligne droite.

Le mouvement était toutefois moins fort que celui de la veille et n'entraînait pas dans son sillage, comme la veille, les pays du sud de l'Europe.

Les chefs de file du M5S et de la Ligue, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, étaient à nouveau réunis jeudi pour tenter de s'accorder sur les derniers arbitrages de leur programme commun, ainsi que sur le profil et le nom du futur chef de gouvernement.

Deux mois et demi après les législatives du 4 mars, qui n'ont pas débouché sur une majorité claire, les deux partis ont annoncé mercredi soir avoir rédigé un "contrat pour le gouvernement du changement" dont plusieurs ébauches ont fuité ces derniers jours dans la presse, suscitant des craintes, même si ses responsables ont systématiquement assuré que celles publiées étaient "dépassées".

L'une d'elles notamment, qui évoquait la renégociation des traités européens et la possibilité de demander à la Banque centrale européenne (BCE) un effacement de dette de 250 milliards d'euros, a généré des inquiétudes sur les marchés.

Si une telle demande "a peu de chances d'aboutir, elle a néanmoins le pouvoir de raviver les vieux démons de la crise souveraine, de nuire aux conditions de financement de l'ensemble des pays du sud de l'Europe, et également celui de faire vaciller le taux de change de l'euro", a prévenu le cabinet d'analyse RichesFlores Research.

"S'il est peu probable que cette +ébauche+ voit réellement le jour en l'état, c'est tout de même inquiétant", ont aussi indiqué de leur côté les experts de Mirabaud Securities Genève.

La dette italienne pesait fin mars 2.302,3 milliards d'euros. Cela représente quelque 132% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, le ratio le plus élevé en Europe derrière la Grèce.

Vers 13H57 (11H57 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie montait à 2,156% contre 2,077% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

La tension était légère pour celui de la Grèce à 4,463% contre 4,360% et celui de l'Espagne à 1,418% contre 1,399%.

En revanche, le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne était quasiment stable à 0,614% contre 0,619%, tout comme celui de la France à 0,853% contre 0,849%.

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