Paris (awp/afp) - Les dettes des pays les plus solides de la zone euro ont été recherchées jeudi, dans un contexte d'inquiétudes pour l'économie mondiale et le budget italien, qui a encore joué en défaveur de l'Italie.

"La mauvaise orientation des marchés actions, liées aux attaques du président américain contre la Fed" ont alimenté la prudence des investisseurs et la dette de pays comme l'Allemagne "a servi de valeur refuge", a souligné auprès de l'AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

La Banque centrale américaine est "trop agressive" dans sa manière de resserrer la politique monétaire aux Etats-Unis, a accusé une nouvelle fois jeudi Donald Trump.

Juste après cependant, son principal conseiller économique, Larry Kudlow a affirmé, sur la chaîne CNBC, que le président américain ne dictait pas sa politique à la Fed.

"Les chiffres de l'inflation américaine ont toutefois fait baisser la volatilité et ont un peu calmé le marché obligataire, avec l'idée que la Réserve fédérale américaine pourrait éventuellement procéder plus doucement que prévu" pour remonter ses taux directeurs, a complété M. Vanraes.

La montée des prix a marqué le pas aux Etats-Unis en septembre du fait d'un recul des coûts de l'énergie, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) publié jeudi par le département du Travail.

A ce niveau, "l'inflation est quasiment au même niveau que les taux directeurs de l'institution, ce qui signifie que nous entrons dans une zone de normalité" et que "la Fed avait raison de ne plus considérer sa politique comme accommodante", a toutefois estimé M. Vanraes.

Et même si l'institution monétaire va moins vite qu'anticipé, elle ne va sans doute pas caler tout de suite pour "remplir davantage sa boîte à outils et avoir plus de marge pour redescendre ses taux directeurs quand cela sera nécessaire", a ajouté l'expert.

Lors de sa dernière réunion, fin septembre, l'institution a décidé de ne plus qualifier sa politique monétaire d'accommodante, pour la première fois depuis 2011.

L'Italie et son budget sont par ailleurs restés une source d'inquiétude, et le taux d'emprunt du pays s'est encore un peu tendu.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,518%, contre 0,552% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance, s'établissant à 0,882% contre 0,902%.

Le rendement à 10 ans de l'Italie a pour sa part progressé à 3,564%, contre 3,506%.

Celui de l'Espagne a connu pour sa part une tension plus modérée à 1,643%, contre 1,613%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a reflué, s'établissant à 1,674%, contre 1,728%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis se stabilisait à 3,163%, tout comme celui à 30 ans à 3,341%, contre 3,348%. Le taux à deux ans s'établissait à 2,853%, contre 2,842%.

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