Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt ont peu évolué mardi sur le marché de la dette souveraine en zone euro, les investisseurs demeurant prudents avant plusieurs grands rendez-vous aux Etats-Unis et en Europe.

"Il y a deux événements clefs, la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait inquiéter les marchés, et les élections hollandaises", constate auprès de l'AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire de Candriam.

Les questions de politique internationale occupaient de nouveau le devant de la scène à la veille des législatives aux Pays-Bas. Le scrutin s'annonce serré entre le Parti populaire libéral et démocrate du Premier ministre Mark Rutte, en tête des sondages, et celui du député d'extrême droite anti-islam Geert Wilders.

"Le marché attend de voir si les sondages ou les prévisions sont corrects ou pas. S'il y avait une surprise là-dessus, cela alimenterait les inquiétudes autour du risque d'une élection de Marine Le Pen en France, et cela remettrait du trouble sur la dette française", ajoute M. Forest.

Le marché attendait également l'issue, mercredi, de la réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine (FOMC).

Une hausse des taux d'intérêt est largement anticipée par les marchés, mais les investisseurs scruteront dans le détail les propos de la présidente de la Fed, Janet Yellen lors de sa traditionnelle conférence de presse, notamment concernant le rythme du resserrement monétaire.

"Les marchés attendent un discours prudent: va-t-il y avoir trois hausses ou deux hausses cette année? Nous pensons que Mme Yellen va temporiser pour ne pas stresser le marché", estime M. Forest.

L'agenda était par ailleurs animé par quelques indicateurs, dont les prix à la production aux Etats-Unis, qui ont augmenté plus que prévu en février.

En zone euro, la production industrielle a crû de 0,9% en janvier, après une baisse de 1,2% en décembre.

En Allemagne, l'inflation a augmenté de 2,2% sur un an en février, dépassant le seuil symbolique des 2% pour la première fois depuis plus de quatre ans, tandis que le moral des investisseurs allemands a rebondi en mars.

Quant à l'Espagne, l'inflation a été confirmée à 3% sur un an en février.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,445% contre 0,471% lundi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a quasiment stagné à 1,089% contre 1,093%, celui de l'Italie reculant très légèrement à 2,341% contre 2,363%, tout comme celui de l'Espagne à 1,871% contre 1,906%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a terminé à 1,224% contre 1,247%.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans baissait à 2,591% contre 2,626%, le taux à 30 ans s'établissait à 3,165% contre 3,212%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,368% contre 1,372%.

afp/rp