Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt sont restés sous pression vendredi après de bon chiffres en provenance de Chine qui rassurent sur les perspectives de croissance mondiale, poussant les investisseurs vers des actifs plus risqués que les obligations.

Les prix à la production en Chine, baromètre de la demande industrielle, ont enregistré en septembre leur première hausse depuis plus de 4 ans, signe d'un timide sursaut de l'activité, tandis que les prix à la consommation accéléraient plus fortement qu'attendu.

Ils ont tiré vers le haut les taux d'emprunt sur le marché américain, "le plus corrélé aux chiffres d'activité chinois", note Eliezer Ben Zimra, gérant allocation d'actifs et dettes souveraines pour Edmond de Rothschild.

Globalement, on observe "depuis une bonne quinzaine de jours un tension sur les taux des principales économies", en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis, ajoute-t-il.

Le marché de la dette souveraine subit notamment le contrecoup des discussions relayées par la presse et pourtant démenties d'une réduction progressive du programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne.

Cet "effet a été une cause importante" du revers observé sur le marché, observent les stratégistes de BNP Paribas.

Cependant, "il y a de la place pour une correction sur le marché de la dette européen si la Banque centrale européenne fournit la preuve qu'une réduction de son programme n'est pas à l'agenda des prochains mois", poursuivent-ils.

"Cela se ressent plus comme un épisode de volatilité que comme un changement de paradigme", nuance également M. Ben Zimra.

La conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, la semaine prochaine "sera une occasion de commenter" ces débats, ajoute BNP Paribas.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux à dix ans de l'Allemagne a progressé à 0,058% contre 0,038% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le taux à 10 ans de la France a terminé en légère hausse à 0,337% contre 0,329%, tout comme celui de l'Italie à 1,380% contre 1,378% et celui de l'Espagne à 1,125% contre 1,117%.

Le taux à 10 ans de l'État britannique a quant à lui subi une montée plus marquée pour finir à 1,097% contre 1,024% la veille.

Selon M. Ben Zimra, les investisseurs révisent leurs anticipations de baisse des taux dans le pays notamment en raison de la bonne tenue de l'économie en dépit du vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans s'établissait à 1,759% contre 1,741% jeudi, celui à trente ans s'inscrivant à 2,513% contre 2,477%. Le taux à deux ans évoluait à 0,831% contre 0,835%.

afp/rp