Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays jugés les plus solides de la zone euro se sont légèrement détendus mercredi sur le marché de la dette, à commencer par celui de l'Allemagne, valeur refuge pour les investisseurs.

Le marché entre "un peu plus dans une configuration favorable de façon générale à l'obligataire souverain avec l'Allemagne qui donne le ton", explique à l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Si l'écart de taux entre la France et l'Allemagne n'a pas été significatif au cours de la séance, il y a toutefois l'"intégration d'un risque très spécifique sur la France" qui conduit à une certaine singularisation du pays sur le marché, souligne-t-il par ailleurs.

Dans ce contexte, les investisseurs du marché obligataire prennent un peu moins en compte "un flot de nouvelles macroéconomiques relativement bon", constate également M. Regnat.

En zone euro, l'inflation a de nouveau fortement accéléré en janvier, à 1,8%, contre 1,1% en décembre, selon une deuxième estimation de l'Office européen de statistiques Eurostat.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a fini en repli à 0,279% contre 0,301% mardi sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France s'est également légèrement détendu à 1,016% contre 1,092%.

De son côté, le taux d'emprunt de l'Italie a aussi reculé, à 2,194% contre 2,247% mais celui de l'Espagne a progressé, à 1,693% contre 1,682%, alors que le pays a réalisé une nouvelle émission obligataire sur 15 ans.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a reculé à 1,203% contre 1,236%. Les nouvelles estimations de la croissance britannique ont confirmé sa vigueur depuis le vote du Brexit, même si l'activité pourrait souffrir d'une plus grande prudence des ménages et des entreprises.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans évoluait à 2,436% contre 2,429% mardi, celui à 30 ans à 3,052% contre 3,041%, tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,224% contre 1,207%.

"La zone euro donne aussi le ton" sur le marché américain actuellement, souligne M. Regnat.

Les investisseurs étaient en outre dans l'attente du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), diffusé après la clôture des places financières européennes.

afp/al