Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro se sont très légèrement tendus vendredi, les investisseurs faisant fi de chiffres d'inflation plus bas que prévus et continuant d'estimer qu'une inflexion des politiques monétaires des banques centrales est à attendre.

"Malgré les nouvelles d'une inflation basse, le discours de Mario Draghi (le président de la Banque centrale européenne, NDLR) mardi a rallumé le débat autour du ralentissement des achats de la BCE", explique ainsi à l'AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire de Candriam.

Lors d'un discours mardi, M. Draghi a en effet déclaré que la conjoncture en zone euro était solide et que l'inflation modérée recherchée par la BCE était à l'horizon, un contexte rendant possible la réduction du soutien monétaire.

Depuis mardi, "ce discours a un peu mis le feu aux poudres et a fait remonter les taux d'intérêt, alors que nous étions à des niveaux très bas", ajoute M. Forest.

Par ailleurs, "la Réserve fédérale américaine a eu un discours selon lequel elle n'attendrait pas nécessairement une montée de l'inflation pour remonter les taux", ajoute le spécialiste.

Dans ce contexte, les investisseurs ont continué à s'adapter à ce qu'ils estiment être une inflexion du discours, passant outre les données du jour sur l'évolution des prix des deux côtés de l'Atlantique, qui ont pourtant reculé.

L'inflation américaine a ainsi poursuivi son ralentissement en mai pour tomber à son plus faible niveau en six mois, à 1,4%.

L'inflation dans la zone euro a elle aussi à nouveau ralenti en juin à 1,3%, bien en dessous de l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE).

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est légèrement monté à 0,466% contre 0,452% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a terminé en petite hausse à 0,815% contre 0,806%, celui de l'Italie étant quasiment stable à 2,158% contre 2,152%, tout comme celui de l'Espagne, à 1,539% contre 1,533%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est aussi stabilisé à 1,257% contre 1,250%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux à dix ans montait à 2,277% contre 2,266%. Celui à 30 ans évoluait à 2,824% contre 2,813%, tandis que le taux à deux ans s'affichait inchangé à 1,369%.

afp/rp