Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a enregistré de très faibles variations vendredi après des données sur l'inflation européenne et un rapport sur l'emploi américain en demi-teinte.

"Les investisseurs se focalisent beaucoup plus sur les marchés actions et le marché de la dette d'entreprise que sur l'obligataire d'État", a relevé auprès de l'AFP Benjamin Le Roux, co-responsable de la gestion taux chez Lazard Frères Gestion.

Nous avons connu "un peu d'agitation en fin d'année sur l'Italie avec l'annonce de la date des élections qui aura lieu le 4 mars et il y a toujours un peu d'incertitude", a-t-il complété.

Mais globalement, "quand nous regardons les fondamentaux, la croissance est bien au rendez-vous" et "même si le consensus table sur une tension des taux, l'inflation reste toujours le point d'interrogation", a expliqué M. Le Roux.

Celle-ci ne semble pas donner pour l'heure de signe notable de reprise en zone euro puisque, selon des données publiées ce vendredi, le taux d'inflation annuel de région a légèrement baissé en décembre à 1,4% contre 1,5% en novembre, conformément aux attentes, ce qui reste éloigné de l'horizon des 2,0% souhaité par la Banque centrale européenne (BCE).

Ainsi, pour l'instant, la hausse des prix des matières premières, en particulier du pétrole, ne se transmet pas dans l'inflation sous-jacente, a jugé M. Le Roux.

Quant aux banquiers centraux, "nous voyons bien qu'ils accompagnent le marché et ne veulent pas le brusquer, calmant un peu les anticipations" même si "contrairement à 2017, la volatilité devrait toutefois augmenter cette année", a indiqué le spécialiste.

De leur côté, les créations d'emplois aux États-Unis, dont le chiffre était très attendu après le bond enregistré dans le secteur privé, ont fléchi en décembre, décevant les analystes, tandis que le taux de chômage est resté stable, au plus bas depuis 17 ans.

Mais cela n'a eu que très peu d'impact sur les taux tandis que l'enthousiasme régnant sur les marchés actions ne s'est pas démenti pour autant.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,439%, contre 0,434% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a aussi peu bougé, terminant à 0,797%, contre 0,786%, tout comme celui de l'Italie à 2,006% contre 2,014%, celui de l'Espagne reculant un peu à 1,522% contre à 1,543%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s'est pour sa part stabilisé à 1,244%, contre 1,234%.

A la fermeture des marchés européens, les taux d'emprunt américains montaient légèrement, celui à 10 ans s'établissant à 2,476%, contre 2,453% jeudi, celui à 30 ans à 2,815% contre 2,786%, tandis que celui à deux ans s'affichait à 1,962%, contre 1,952%.

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