Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont connu un léger mouvement de tension mardi, les investisseurs continuant de se positionner en amont de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) prévue jeudi.

"Le gros focus du marché désormais est la réunion de la BCE de jeudi" avec des anticipations allant bon train "concernant les modalités qui vont être annoncées en termes de rachats d'actifs notamment", a expliqué auprès de l'AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

"Nous avons maintenant des anticipations qui donnent des rachats d'actifs qui passeraient de 60 milliards à 30 milliards d'euros, voire même 20 milliards selon certains économistes, donc plutôt une réduction assez conséquente", a-t-il détaillé.

Mais "ce qui est plus significatif et important sur le marché obligataire, ce sera la durée de ce programme, qui est un peu moins claire", a poursuivi M. Lenoir.

Selon ce dernier, nous devrions assister à une poursuite du mouvement de tension observé ces derniers jours, en particulier sur le taux allemand à dix ans, dans le sillage de la BCE si celle-ci annonce une réduction de son programme d'assouplissement quantitatif (ou "QE" en anglais) qui verrait passer ses achats mensuels à environ 30 milliards d'euros sur neuf mois.

De façon générale, a poursuivi M. Lenoir, il est peu probable que la BCE ne durcisse pas un peu le ton, surtout dans un contexte de données économiques très porteuses.

Les publications du jour n'ont pas fait exception, malgré un ralentissement en octobre de la croissance de l'activité dans la zone euro, qui a été compensé par une accélération ce même mois de l'activité du secteur privé en France, où il a atteint son plus haut niveau depuis six ans et demi, selon les indices PMI publiés par le cabinet Markit.

Seule ombre au tableau du resserrement monétaire qui se profile: une inflation qui peine à atteindre la cible des 2% visée par la BCE mais qui, à force de publications économiques de bonne facture du côté de la croissance, de la consommation, de la production ou encore des investissements, pourrait finir par suivre, a jugé M. Lenoir.

"Nous tablons sur une tendance haussière à court terme avec peut-être des prises de profits après la réunion de la BCE", a-t-il conclu.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini en hausse, à 0,476% contre 0,432% lundi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une trajectoire similaire, terminant à 0,879% contre 0,838%.

Ceux de l'Espagne et de l'Italie se sont également tendus, clôturant à respectivement 1,657% contre 1,627% et 2,061% contre 2,005%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a pour sa part progressé à 1,357% contre 1,312%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 2,406% contre 2,366% lundi, à l'instar de celui à 30 ans, qui se tendait à 2,922% contre 2,883% tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,577% contre 1,564%.

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