Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunts de la majorité des pays en zone euro se sont tendus vendredi pour la dernière séance de la semaine, les investisseurs faisant preuve d'aversion au risque au lendemain d'un mouvement de détente.

"Les discussions en cours entre les candidats à la présidentielle française Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon pèsent, car cela pourrait changer les choses pour l'élection. Le marché n'apprécie pas, car cela apporte un peu d'incertitude", observe auprès de l'AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire pour Natixis.

"C'est ce que les marchés pénalisent aujourd'hui", poursuit-il.

Ainsi, estime le stratégiste, "nous retournons à la normale" au lendemain d'une séance de détente dans le sillage d'une publication de la Banque centrale européenne.

Dans le compte-rendu de sa dernière réunion de janvier, la BCE a en effet indiqué que des déviations de ses achats "par rapport aux clés de répartition sont possibles et inévitables", rappelle-t-il.

Selon cette règle, la distribution des achats d'actifs par pays reflète la clé de répartition du capital de la BCE, fonction du poids de chaque économie dans le bloc monétaire.

Dans la foulée, les investisseurs avaient repris goût aux dettes des pays du sud, vues comme potentiellement bénéficiaires de cet assouplissement des règles.

"Il y a eu un peu de surréaction jeudi, car la déviation a déjà eu lieu. L'évoquer ne veut pas dire qu'il va y avoir une accélération", commente M. Regnat.

Par ailleurs, l'agenda était peu rempli, hormis l'indice composite des principaux indicateurs aux Etats-Unis, lequel a augmenté plus que prévu en janvier.

Au Royaume-Uni, les ventes ont légèrement reculé de 0,3% en janvier sur un mois, faisant les frais d'une hausse des prix du carburant et de l'alimentaire sur fond de chute de la livre.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,302% contre 0,349% jeudi sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

A l'inverse, celui de la France est monté à 1,038% contre 1,016%, celui de l'Italie suivant la même tendance à 2,190% contre 2,156%, tout comme celui de l'Espagne à 1,636% contre 1,603%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a reculé à 1,211% contre 1,259%.

Aux États-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 2,416% contre 2,447% jeudi, et celui à 30 ans à 3,022% contre 3,049%, tandis que le taux à 2 ans s'établissait à 1,194% contre 1,202%.

afp/rp