Paris (awp/afp) - La tension s'est à nouveau faite sentir mercredi sur le marché de la dette en zone euro, les investisseurs cherchant toujours à s'ajuster après l'élection américaine et avant les rendez-vous à venir de banques centrales.

Le marché procède à "un rebond après plusieurs séances consécutives de baisse des taux en Europe", observe Eric Bourguignon, directeur de la gestion taux chez Swiss Life Asset Managers.

Ce mouvement s'explique également par des facteurs techniques après des informations de presse au sujet de prêts de titres de la Banque centrale européenne.

"Le marché est assez nerveux en ce moment", ajoute de son côté Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis, ce qui peut expliquer la réaction vive du marché devant ces facteurs.

Cependant, en tendance, "les taux américains restent élevés alors que les taux allemands s'effritent un peu", constate M. Bourguignon.

Les marchés anticipent désormais une hausse des taux d'intérêt de la banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion de décembre.

A contrario, ils tablent sur "une prorogation" du vaste programme de rachat d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui est plus susceptible de limiter la hausse des taux sur le marché européen, explique M. Bourguignon.

Enfin, les indicateurs du jour ont eu peu d'effet sur le marché.

Aux États-Unis, Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont augmenté plus fortement que prévu tandis qu'en zone euro, la croissance de l'activité privée dans la zone euro a progressé en novembre par rapport à octobre.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de la dette allemande est remonté à 0,262% contre 0,221% mardi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le taux d'emprunt de même échéance de la France a quant à lui subi une tension plus nette pour finir à 0,782% contre 0,709%.

Le taux de l'Espagne a grimpé à 1,596% contre 1,525%, celui de l'Italie se tendant encore plus pour achever la séance à 2,117% contre 2,025%.

"L'échéance du 4 décembre se rapproche", date du référendum constitutionnel en Italie qui génère une certaine instabilité et "préoccupe de plus en plus les investisseurs", indique M. Bourguignon.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt à 10 ans du Royaume-Uni a fini à 1,449% contre 1,362%.

Le pays a abaissé sa prévision de croissance à 1,4% en 2017, a annoncé le ministre des Finances, Philip Hammond, à l'occasion de la présentation de son premier budget depuis le vote du Brexit.

L'Etat britannique va en outre devoir emprunter 122 milliards de livres (143 milliards d'euros) de plus d'ici à 2021 que prévu en mars dernier, a par ailleurs annoncé l'institut officiel OBR.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans s'inscrivait à 2,371% contre 2,312% mardi. Celui à 30 ans/ s'établissait à 3,049% contre 2,100%. Pour sa part, le taux à 2 ans était en timide hausse à 1,127% contre 1,087%.

afp/rp