Londres (awp/afp) - La Chine a émis pour 3 milliards de renminbi (400 millions d'euros) d'obligations souveraines à Londres, une première pour Pékin à l'étranger, a annoncé jeudi le Trésor britannique.

"Il s'agit de la toute première émission obligataire chinoise en renminbi (autre nom du yuan, ndlr) en dehors de Chine, ce qui montre le rôle moteur de Londres dans le développement du renminbi et comme centre financier mondial", a expliqué le Trésor dans un communiqué.

Les obligations souveraines émises à destination des investisseurs étrangers sont d'habitude émises à Hong Kong.

D'autres émissions obligataires avaient déjà récemment mis en relief la volonté sino-britannique de coopérer dans ce domaine - Londres voulant cimenter sa position de centre mondial et Pékin y voyant un bon moyen de se donner une ampleur financière internationale et de doper l'usage du renminbi.

En septembre 2014, la China Development Bank avait ainsi émis à Londres une obligation libellée en renminbi et un mois plus tard, le Royaume-Uni émettait pour son propre compte à Londres une obligation souveraine en monnaie chinoise, une première pour un pays occidental.

"La Chine avance à grands pas pour regagner sa place de première puissance économique mondiale et l'annonce d'aujourd'hui montre que le Royaume-Uni est au coeur de ces changements", s'est félicité le Trésor.

Le Royaume-Uni se veut en effet le partenaire économique occidental préféré de la Chine, dont il espère notamment attirer d'importants investissements dans ses infrastructures. Le gouvernement conservateur de David Cameron avait déroulé le tapis rouge au président chinois Xi Jinping en octobre dernier, lors d'une visite qui avait donné lieu à la signature de contrats portant sur des dizaines de milliards de livres.

Début mai, la reine Elizabeth II d'Angleterre avait néanmoins commis un impair rarissime en qualifiant de "très impolis" des responsables chinois pour leur comportement lors de cette visite d'Etat.

Le gouvernement conservateur a été récemment accusé par l'opposition travailliste et des syndicats d'avoir pris le risque de sacrifier l'industrie sidérurgique britannique sur l'autel des relations cordiales avec Pékin, en dissuadant les responsables européens d'imposer des droits de douane plus élevés sur l'acier chinois vendu dans l'Union européenne.

afp/rp