Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a terminé la semaine sans grand changement, la tension générée par une inflation allemande meilleure que prévu ayant été contrebalancée par les chiffres de la croissance américaine.

"La tension est dans un premier temps revenue sur le marché obligataire après la publication d'une inflation allemande supérieure aux attentes", a expliqué à l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

L'inflation a poursuivi de manière inattendue sa hausse en juillet en Allemagne, atteignant 1,7% sur un an selon un chiffre provisoire dévoilé vendredi par l'Office des statistiques, alors que les analystes pariaient sur une décélération.

En juin, les prix à la consommation avaient augmenté de 1,6%.

"Cette publication a relancé les craintes concernant la Banque centrale européenne, le marché redoutant que l'institution commence à réduire son programme de rachats d'actifs", a complété M. Regnat.

Le marché de la dette avait connu un épisode de tension fin juin début juillet, après des propos du président de la BCE, Mario Draghi, laissant entrevoir la possibilité d'un virage monétaire. Mais rassuré par le statu quo de la BCE et les propos prudents de son président à l'issue de la réunion de l'institution du 20 juillet, le marché avait amorcé une détente.

Mais dans l'après-midi, la publication de chiffres de la croissance de l'économie américaine, qui a accéléré au deuxième trimestre tout en restant en dessous des attentes, ont contrebalancé l'effet produit par l'inflation.

Car si la croissance est moins dynamique que prévu, la Réserve fédérale américaine pourrait hésiter de son côté à resserrer trop vite sa politique monétaire.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasiment inchangé à 0,542% contre 0,536% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a connu un destin similaire, terminant à 0,806% contre 0,804%.

Celui de l'Italie s'est légèrement tendu à 2,122% contre 2,095%, tout comme celui de l'Espagne à 1,525% contre 1,507%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans est également un peu monté à 1,218% contre 1,203%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans baissait à 2,292% contre 2,310%. Celui à trente ans évoluait à 2,900% contre 2,919%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,347% contre 1,363%.

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