Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore nettement reculé lundi. Le choc du Brexit a continué en ce début de semaine, notent les courtiers. Les bancaires et les cycliques ont le plus souffert des incertitudes, alors que quelques défensives ont au contraire été recherchées. Avec le début de séance négatif à Wall Street, les pertes se sont un peu accentuées sur la fin.

Pour John Plassard, de Mirabaud Securities, "le choc du 24 juin 2016 pourrait être un évènement ('game changer') bien plus important qu'il n'y paraît", ajoutant que "le risque d'un effondrement de l'Union européenne n'a jamais été aussi important".

xtb trading on line a constaté que le Royaume-Uni n'est pas pressé d'activer l'article du traité de l'UE qui définit les modalités de sortie de l'Union, alors qu'en Espagne, Podemos n'a pas remporté les législatives. En conséquence, pour xtb, les indices boursiers devraient retrouver leurs niveaux d'avant Brexit à court-moyen terme. La volatilité va toutefois rester élevée, tout comme les incertitudes.

Les experts de HSBC ont également publié un commentaire positif pour l'ensemble des actions suisses, louées pour leur caractère défensif. Les entreprises helvétiques ne sont pas exclusivement concentrées sur le marché européen. Face aux incertitudes provoquées par le Brexit, le marché suisse sera plébiscité dans un avenir proche, ont estimé ces experts.

Le SMI a fini en baisse de 1,97% à 7594,49 points, avec un plus bas à 7579 peu avant la clôture et un plus haut à 7754 une vingtaine de minutes après l'ouverture. Le SLI a perdu 3,47% à 1121,08 points et le SPI 2,28% à 8204,31 points. Aucun des trente blue chip n'a fini dans le vert.

Aux bancaires, Credit Suisse (-9,2%) a encore fortement reculé, avec un nouveau plus bas pluriannuel de 10,02 CHF. UBS a perdu 8,1%. Vendredi, ces deux titres avaient déjà perdu respectivement 13,9% et 11,2%. Les incertitudes autour du sort de la place financière de Londres pèsent sur les cours, selon les courtiers. A propos du CS, s'ajoutent les craintes de voir les actionnaires restés jusqu'ici loyaux perdre patience. La troisième banque du SMI, Julius Bär, a cédé 9,8%.

Aux assurances, Swiss Re a cédé 2,1% et Zurich 3,0%. La chute des cours des actions, l'augmentation des spreads et des taux encore plus bas plombent les recettes des assureurs, selon des analystes.

Les titres d'entreprises relativement fortement exposées aux affaires en Grande-Bretagne ont aussi été sous pression, à l'image d'Adecco (-10,3%), Dufry (-7,9%) et LafargeHolcim (-7,3%).

Le boulanger industriel helvetico-irlandais Aryzta (-5,8%) a lui aussi fortement chuté. Il en est allé de même pour Richemont (-4,7%), Swatch (-3,6%), Clariant (-4,3%) et Geberit (-4,4%).

Les poids lourds défensifs Roche (-0,1%), Novartis (-0,5%) et Nestlé (-0,6%) ont plus ou moins joué leur rôle modérateur, finissant tout de même par fléchir sur la fin.

Swisscom (-0,6%) et Sonova (-0,5%), ont plutôt bien résisté, ce dernier après l'annonce surprise d'une nouvelle plateforme de produits auditifs de la marque Phonak.

SGS (-1,4%) a fini par fléchir assez nettement après avoir bien tenu après que Goldman Sachs a relevé la recommandation et l'objectif de cours, un ajustement motivé par le caractère défensif de la nominative. Berenberg et Exane BNP ont revu leur objectif de cours à la hausse.

Certains placements "sûrs" ont également été recherchés: le prix de l'or a poursuivi sa hausse et le yen, valeur refuge, a aussi été en vogue. Le franc est resté à un niveau relativement élevé face à l'euro.

Sur le marché élargi, les gros gagnants sont Tornos (+7,0%), Airesis (+5,9%) et SHL (+4,5%), alors que les perdants sont ENR Russia (-30%), GAM (-13,9%) et Newron (-12,2%).

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