Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en vert proche de l'équilibre jeudi. La séance s'est déroulée dans le calme. Le recul de Roche et dans une moindre mesure, de Novartis a pesé sur le SMI qui n'est pas parvenu à finir en dessus des 9000 points.

A New York, Wall Street hésitait en début de séance, rattrapée par une certaine fébrilité alimentée notamment par la montée des taux d'intérêt et des prix du pétrole. Les investisseurs "semblent se soucier de divers éléments pouvant ralentir la croissance, dont les taux d'intérêt plus élevés, l'incertitude persistante autour des relations commerciales et la montée continue des prix du pétrole", a remarqué Patrick O'Hare de Briefing.

Ces facteurs alimentent l'idée d'une augmentation de l'inflation et, par ricochet, "la crainte d'un possible ralentissement des dépenses des consommateurs", a-t-il souligné. Le taux d'emprunt des Etats-Unis à 10 ans est de fait monté jeudi jusqu'à 3,119%, un niveau inédit depuis 2011, quand celui à 30 ans a grimpé jusqu'à 3,248%.

Sur le front économique, aux Etats-Unis, l'activité industrielle dans la région de Philadelphie s'est établie à 34,4 points en mai alors que les experts avaient prévu 21,0 points. Les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont progressé de 11'000 à 222'000.

Dans l'UE, le marché automobile a affiché une progression de 9,6% en avril, confirmant sa bonne forme avec des hausses sur les cinq grands marchés nationaux.

Le SMI a terminé sur un gain de 0,16% à 8988,33 points, son plus haut du jour et avec un plus bas à 8937,52. Le SLI a pris 0,36% à 1488,46 points et le SPI 0,24% à 10'712,36 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé, cinq reculé et Sika a fini stable.

Le trio des plus gros perdants se compose de la volatile Aryzta (-1,54%), Roche (-1,0%) et Kühne+Nagel (-0,5%). Vifor (-0,4% ou 0,75 franc) était traité hors dividende de 2,00 francs suisses.

La filiale américaine de Roche, Genentech, a dévoilé des données encourageantes pour traiter certains types de cancer du poumon avec ses médicaments Alecensa et Tecentriq. Les analystes de Vontobel se sont cependant déclarés prudents quant aux résultats obtenus avec Tecentriq, disant vouloir attendre plus de détails sur cette étude intermédiaire.

Novartis a aussi freiné l'indice avec un recul de 0,2%. Nestlé a en revanche gagné 0,3%.

Le podium se compose de Dufry (+1,3%), Bâloise (+1,2%) et Richemont (+1,1%). Ce dernier a annoncé le lancement d'une marque de montres d'entrée de gamme. Swatch a gagné 0,5%.

Bernstein a abaissé l'objectif de cours de Lafargeholcim (+0,8%) et a confirmé "outperform". Le 1er trimestre a été difficile pour la branche de la construction, a notamment commenté l'analyste. De mauvaises conditions météo ont pesé sur l'activité.

Mercredi soir, DZ Bank a relevé la recommandation de Swisscom (+0,8%) à "conserver" de "vendre" et a augmenté l'objectif de cours. Après des résultats trimestriels jugés mitigés, Swisscom tente de contrer la stagnation des affaires en Suisse en abaissant les coûts, a relevé l'analyste. La filiale italienne Fastweb est pour sa part en croissance. Après le récent recul, les actions sont proches de leur juste valorisation.

L'actualité des entreprises s'est concentrée sur le marché élargi. SFS (+0,1%) va relever début juillet sa participation à 51% dans l'allemand Heco, un spécialiste des techniques de fixation.

Arbonia (+0,7%) a acquis le belge Vasco Group, un fabricant de radiateurs dans les pays du Benelux. Le rachat permettra d'étendre la présence géographique et de renforcer le portefeuille de produits de la division dédiée, a souligné l'entreprise suisse active dans l'industrie du bâtiment.

Orell Füssli (-2,6%) a cédé au groupe italien Coesia une partie des activités de sa filiale Atlantic Zeiser. La transaction devrait être finalisée au deuxième semestre.

Züblin (-0,4%) a subi une perte qualifiée de "technique" sur l'exercice décalé 2017-2018, clos fin mars. Des effets uniques liés aux réserves sont à l'origine de cette plongée dans les chiffres rouges.

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