Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait son chemin de croix sous la barre des 9000 points vendredi, même si elle s'est quelque peu repris des pertes essuyées dans la matinée. Outre-Atlantique, les indicateurs pointaient dans le rouge. En Suisse, les deux grandes banques UBS et Credit Suisse, qui ont publié le même jour leur partiel, figurent toujours aux deux extrémités du tableau des valeurs vedettes.

Les marchés sont actuellement en proie à l'essoufflement des espoirs de voir l'administration Trump concrétiser les promesses du tonitruant président US en matière économique, confie un intervenant. Cela s'illustre notamment sur le front des devises avec le renforcement de l'euro par rapport au dollar, et accessoirement au franc. La situation économique sur le Vieux Continent s'est renforcée, alors qu'aux Etats-Unis, le relèvement des taux attendus pourrait bien se faire attendre plus longtemps que prévu.

En Allemagne, l'inflation a poursuivi de manière inattendue sa hausse en juillet, atteignant 1,7%, alors que les analystes pariaient sur une décélération.

Dans l'après-midi on attend encore la publication aux Etats-Unis de la 1ère estimation du PIB au 2e trimestre, ainsi que la 2e estimation de la confiance des consommateurs en juillet (Université du Michigan).

A 11h55, le Swiss Market Index (SMI) s'étiolait de 0,26% à 8994,23 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,38% à 1435,24 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,27%, à 10'235,41 points. Sur les 30 principales cotations, sept gagnaient du terrain et 23 en perdaient.

UBS (-2,8%) continuait à porter la lanterne rouge, malgré la publication d'un bénéfice trimestriel net en hausse et supérieur aux attentes. Un léger repli du ratio de fonds propres semble être à l'origine du désamour des intervenants, qui ont préféré empocher leurs bénéfices.

A l'autre extrémité, le concurrent Credit Suisse (+1,9%) faisait la course en tête, après avoir rapporté un bénéfice trimestriel en forte hausse. La banque aux deux voiles, désormais à mi-parcours dans l'exécution du plan stratégique triennal, a confirmé l'objectif de réduction de la base de coûts sous 17 mrd CHF fin 2018.

La banque aux deux voiles était talonnée par Lindt & Sprüngli (nominative +1,5%) et Richemont (+1,0%), sans nouvelle particulière. Les cycliques ABB (+0,7%), Swatch (porteur +0,3%) et Geberit (+0,1%) suivaient à quelques encablures.

Parmi les poids lourds, seul Novartis (+0,1%) évoluait tout juste au-dessus de l'équilibre. Son rival Roche (-0,2%) restait scotché dans le rouge, malgré un relèvement de recommandation de la part de Standard & Poor's qui recommande désormais le "bon" à l'achat, contre "hold" jusqu'ici. Nestlé (-0,3%) faisait toujours pâle figure. Le géant veveysan, qui avait plombé la séance de la veille dans la foulée d'une performance semestrielle décevante à tous les niveaux, a vu son objectif de cours sabré par une ribambelle d'analystes.

Sans nouvelle particulière, Julius Bär s'enfonçait de 1,7%. Le gestionnaire de fortune, qui avait signé la meilleure performance la veille, a profité toute la semaine des bons résultats publiés lundi.

Clariant (-1,5%), qui avait également fini dans le haut du tableau jeudi, était également à la peine. Lonza cédait 1,3%.

Sika (-0,6%) avait également du plomb dans l'aile, malgré la publication la veille de chiffres semestriels convaincants. Kepler Cheuvreux a relevé son objectif de cours pour la porteur et confirmé sa recommandation d'achat du titre (buy). Pour le 2e semestre, le courtier français table sur une croissance organique et une nouvelle amélioration de la marge Ebit.

Une série de seconds couteaux du marché élargi ont également publié leurs résultats à mi-parcours. Ceux de Forbo (-3,4%) et Cosmo (-1,4% ) ont été plutôt mal accueillis, alors que Bellevue (+2,9%) et dans une moindre mesure Zehnder (+0,7%) et APG/SGA (+0,2%) ont eu la faveur des investisseurs.

Idorsia bondissait de 7,6%. L'émanation d'Actelion a annoncé avoir rempli le critère primaire d'une étude de phase II sur son traitement expérimental contre l'insomnie ACT-541468 (Dora) chez les patients adultes et âgés.

Oerlikon (+1,1%) profitait d'un relèvement à "buy", après "hold", de la part de Vontobel.

Myriad dévissait de 24%. La veille après la clôture, le développeur de logiciels pour téléphones portables avait publié une nouvelle perte semestrielle, bien que réduite. L'entreprise prévoit une hausse de capital et envisage sa décotation de SIX.

Le "petit" dernier arrivé à la Bourse suisse Landis+Gyr (+0,1% à 76,65 CHF) a vu l'investisseur bâlois Rudolf Maag renforcer sa participation à plus de 10%. Depuis son entrée en Bourse (IPO) vendredi dernier, le titre évolue en dessous de son prix d'émission de 78 CHF.

yr/cp/buc/fr