Zurich (awp) - La Bourse suisse reste en mode pause après les gains vigoureux de la semaine passée. Le SMI a entamé la séance de mardi pratiquement à l'équilibre avant de virer au rouge et de se diriger vers les 8200 points. En cette fin de mois, les investisseurs n'agissent toutefois pas selon l'adage "Sell in May and go away", au contraire. Depuis le début du mois, l'indice vedette de SIX affiche actuellement un gain de 3,5%. Pour retrouver son niveau de fin 2015, il lui manque cependant encore plus de 550 points.

La séance se déroule dans un grand calme. Au lendemain d'un jour férié aux États-Unis, on attend l'ouverture à Wall Street, ainsi que de nouvelles informations macro, selon des courtiers. Mirabaud Securities, relève surtout la publication, vendredi, de l'emploi en mai aux États-Unis. "Il ne faudra pas réagir immédiatement sur l'annonce de la statistique, car elle pourrait être tronquée par la grève qui vient d'avoir lieu chez Verizon", prévient l'analyste John Plassard.

La nervosité (ou le manque de volume) est aussi à mettre sur le compte de la réunion de la banque centrale européenne (BCE) de jeudi. Selon l'expert de Mirabaud, le statu quo devrait être à l'ordre du jour, mais on peut espérer une légère révision à la hausse des prévisions de croissance. Pour ce qui est de l'inflation, c'est moins sûr, puisque l'inflation en mai est restée négative (-0,1%) en mai en zone euro.

Cet après-midi, on attend outre-Atlantique la publication des dépenses et revenus des ménages en avril, le prix des logements pour le mois de mars, l'activité économique dans la région de Chicago et la confiance des consommateurs en mai.

À 12h10, le SMI reculait de 0,47% à 8238,57 points, le SLI de 0,42% à 1249,78 points et le SPI de 0,42% à 8905,34 points. Sur les trente blue chips, 21 reculaient et neuf gagnaient du terrain.

Avec un recul de 4,8%, Aryzta tenait la lanterne rouge, ayant fortement accentué ses pertes en cours de matinée. Le boulanger industriel a déçu les attentes du consensus avec ses ventes au troisième trimestre de l'exercice 2015/16, clos fin avril. Les analystes émettent des avis contrastés, la plus grande déception étant l'évolution des affaires en Amérique du Nord.

Aux bancaires, Credit Suisse cédait 1,9%, après avoir il est vrai fortement progressé les deux semaines précédentes. Julius Bär perdait 0,1% et UBS gagnait 0,1%. Les courtiers jugent que les risques de nouvelle vague de vente des valeurs bancaires, comme cela s'est produit surtout lors des deux premiers mois de l'année, sont faibles.

Parmi les cycliques, ABB (-1,5%) et Swatch (-0,9% à 294,30 CHF) reculaient plus que la moyenne. Société Générale a raboté l'objectif de cours de Swatch de 60 CHF à 320 CHF à cause de l'affaiblissement du marché horloger. Adecco montait de 0,3% à 60,35 CHF: JPMorgan a repris la couverture du titre à "overweight" et objectif de cours 70 CHF.

Les poids lourds Nestlé et Novartis cédaient chacun 0,4% et Roche 0,5%, sur prises de bénéfices.

Sur le marché élargi, Ascom perdait 4,8% au lendemain d'un nouvel avertissement sur bénéfice. Le groupe bernois prévoit une perte au 1er semestre et promet une nette amélioration au second. Le nouveau directeur général (CEO) Holger Cordes, qui entrera en fonctions mercredi, aura passablement de pain sur la planche, affirment les analystes. Le redressement de la division Network Testing figurera notamment parmi les priorités.

Dottikon ES montait de 1,0%, poursuivant sur la lancée positive récente. Le chimiste spécialisé a encore renforcé ses bénéfices durant l'exercice 2015/16. La direction met la priorité sur les investissements et le développement de la production, décidant de priver une nouvelle fois les actionnaires de dividende.

Huber+Suhner gagnait 0,5%. L'entreprise a racheté l'anglo-américain Polatis. Basé dans le Massachussetts et à Cambridge au Royaume-Uni, Polatis emploie 110 collaborateurs et a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 13 mio USD.

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