Zurich (awp) - La Bourse suisse continuait sur la pente descendante des deux séances précédentes mercredi à la mi-journée. En cours de matinée, son indice phare SMI est passé sous la barre psychologique de 8300 points. Les poids lourds Novartis et Nestlé permettent de limiter la casse, alors que les grandes banques et plusieurs cycliques pèsent sur l'indice.

A en croire un courtier zurichois, le moral des investisseurs est pour l'heure marqué par une certaine retenue, en raison de la récente recrudescence d'incertitude, après une nouvelle salve de déclarations tonitruantes de Donald Trump et le discours agressif de la Première ministre britannique Theresa May sur le Brexit.

Dans l'après-midi, des données conjoncturelles en provenance des Etats-Unis comme les prix à la consommation ou la production industrielle sont encore susceptibles d'amener un peu d'air frais. Après la clôture, on attend également la publication du rapport conjoncturel de la Fed (Beige Book), et plus tard dans la soirée une intervention de la cheffe de la banque centrale US, Janet Yellen.

Vers midi, le Swiss Market Index (SMI) s'étiolait de 0,16% à 8290,97 points, le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,44% à 1317,86 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,09% à 9060,81 points. Sur les 30 principales cotations, 19 pointaient dans le rouge, dix dans le vert et Galenica dans le gris.

Les grandes banques Credit Suisse (-2,7%) et UBS (-1,9%) se disputaient une nouvelle fois la lanterne rouge. Après un début d'année fulminant, les investisseurs empochent désormais leurs bénéfices, analyse-t-on dans les salles de marché.

L'après-midi devrait voir la publication des résultats des concurrents US Goldman Sachs et Citigroup. Jusqu'ici la performance des banques outre-Atlantique a été étonnamment positive, dopées par les perspectives de hausse de taux et d'accélération de la croissance sous l'effet du paquet conjoncturel annoncé par le futur nouveau locataire de la Maison-Blanche. UBS lèvera le voile sur ses chiffres à la fin de la semaine prochaine, Credit Suisse à mi-février.

Julius Bär et les assureurs Swiss Re (-1,3% chacun), Swiss Life (-0,9%) et Zurich (-0,5%) avaient également du plomb dans l'aile.

LafargeHolcim (-2,2%) faisait les frais d'une dégradation de sa recommandation à "neutral" de la part d'Exane BNP, qui déplore manque de visibilité pour le secteur du ciment, notamment dans les économies émergentes.

ABB (-0,3%) suivait la tendance générale. Son patron Ulrich Spiesshofer table toujours sur une rapide amélioration des conditions de marché. "2017 sera une année de transition pour ABB", a-t-il indiqué dans une interview accordée à la chaîne "CNBC" en marge du Forum économique de Davos (WEF).

Les poids lourds Novartis (+0,8%) et Nestlé (+0,4%) tiraient leur épingle du jeu, sans nouvelles particulières, alors que le troisième larron Roche (-0,1%) évoluait juste sous la ligne de flottaison.

Aryzta s'offrait 2,2% en tête d'indice, dans des volumes inhabituels. Clariant (+1,3%) et Lonza (+0,8%) sortaient aussi du lot.

Geberit (+0,4%) confirmait ses bonnes dispositions de la veille, qui l'avaient porté en tête du SMI. L'équipementier d'espaces sanitaires a présenté une croissance organique dans le haut des attentes sur l'exercice 2016.

Swatch (-0,1%) et Richemont (-1,1%) ne brillaient guère, malgré la tenue de la grand messe genevoise de l'horlogerie (SIHH) et des relèvements de recommandations ou d'objectifs de cours. Les deux titres ont néanmoins bien débuté l'année, et une consolidation est à cet égard peu surprenante.

Panalpina s'offrait 1,6% sur le marché élargi, après s'être vu octroyer une recommandation à l'achat par Kepler Cheuvreux. Le titre reste négocié avec un rabais sur ceux de la concurrence, malgré l'arrivée à maturité des fruits de sa restructuration.

Le transformateur laitier Emmi (-0,3%) a annoncé une petite acquisition en Italie, tandis que l'énergéticien BKW se renforce en Suisse romande avec la reprise de deux sociétés.

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