Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la dernière séance de la semaine sur une note légèrement négative. Les préalables sont restés mitigés: alors que le Dow Jones a poursuivi sa course aux records, son pendant technologique Nasdaq a terminé dans le rouge. La même couleur domine également sur les places asiatiques. En Suisse, les deux grandes banques UBS et Credit Suisse, qui ont publié le même jour leur partiel, ont connu des sorts opposés.

Les marchés sont actuellement en proie à l'essoufflement des espoirs de voir l'administration Trump concrétiser les promesses du tonitruant président US en matière économique, confie un intervenant. Cela s'illustre notamment sur le front des devises avec le renforcement de l'euro par rapport au dollar, et accessoirement au franc. La situation économique sur le Vieux Continent s'est renforcée, alors qu'aux Etats-Unis, le relèvement des taux attendus pourrait bien se faire attendre plus longtemps que prévu.

Sur le front macroéconomique, la France a connu une croissance de 0,5% et a vu ses exportations bondir de 3,1% au 2e trimestre. Les prix à la consommation en juillet et la consommation des ménages en juin ont fléchi, alors que les mises en chantier de logements neufs ont progressé au 2e trimestre.

En Espagne, la croissance du PIB s'est établie à 0,9% au 2e trimestre, tandis que l'inflation est légèrement repartie en juillet.

A 09h35, le Swiss Market Index (SMI) se délestait de 0,50% à 8972,46 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,63% à 1431,65 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,50% également, à 10'221,44 points. Sur les 30 principales cotations, seules trois pointaient dans le vert, tout le reste évoluant dans le rouge.

La séance est marquée par les deux grandes banques de l'indice vedette de la place zurichoise, qui ont publié le même jour des résultats intermédiaires différemment appréciés par les investisseurs.

UBS (-3,2%) tenait, et de loin, la lanterne rouge. La banque aux trois clés a pourtant publié pour le 2e trimestre un bénéfice net en hausse et supérieur aux attentes. Les entrées nettes d'argent nouveau se sont établies à 7,5 mrd. La direction a confirmé les principaux objectifs annuels, notamment au niveau des économies visées. Un léger repli du ratio de fonds propres semble être à l'origine du désamour des intervenants, qui ont préféré empocher leurs bénéfices.

A l'autre extrémité, le concurrent Credit Suisse (+2,7%) faisait la course en tête, après avoir rapporté un bénéfice trimestriel en forte hausse. La banque aux deux voiles, désormais à mi-parcours dans l'exécution du plan stratégique triennal, a confirmé l'objectif de réduction de la base de coûts sous 17 mrd CHF fin 2018.

Les deux autres gagnants étaient Lindt & Sprüngli (nominative +0,4%) et ABB (+0,3%), sans nouvelle particulière.

Les poids lourds Roche, Novartis et Nestlé évoluaient à l'unisson (-0,4% chacun). Le géant veveysan, qui avait plombé la séance de la veille dans la foulée d'une performance semestrielle décevante à tous les niveaux, a vu son objectif de cours sabré par une ribambelle d'analystes.

Clariant (-1,3%) était à la peine, après avoir fini la veille dans le haut du tableau, suite à la publication de résultats positifs sur tous les fronts. Le chimiste bâlois a également fourni de nouvelles indications sur son projet de fusion avec l'américain Huntsman.

SGS (-1,4%) et Lonza (-1,2%) accusaient un net recul, à l'image d'autres cycliques comme Swatch, LafargeHolcim (-1,1% chacun) et Kühne+Nagel (-0,9%).

Sika (-0,8%) avait également du plomb dans l'aile. La veille, le chimiste du bâtiment avait publié des chiffres semestriels convaincants. Kepler Cheuvreux a relevé son objectif de cours pour la porteur et confirmé sa recommandation d'achat du titre (buy). Pour le 2e semestre, le courtier français table sur une croissance organique et une nouvelle amélioration de la marge Ebit.

Une série de seconds couteaux ont également publié leurs résultats à mi-parcours. Ceux de Forbo (-1,6%) et Cosmo (-3,8% ) ont été plutôt mal accueillis, alors que Bellevue (+2,4%) et dans une moindre mesure Zehnder (+0,2%) et APG/SGA (+0,1%) ont eu la faveur des investisseurs.

Idorsia (+4,3%) a annoncé avoir rempli le critère primaire d'une étude de phase II sur son traitement expérimental contre l'insomnie ACT-541468 (Dora) chez les patients adultes et âgés.

Myriad dévissait de 26%. La veille après la clôture, le développeur de logiciels pour téléphones portables avait publié une nouvelle perte semestrielle, bien que réduite. L'entreprise prévoit une hausse de capital et envisage sa décotation de SIX.

Le "petit" dernier arrivé à la Bourse suisse Landis+Gyr (+0,9% à 77,20 CHF) a vu l'investisseur Rudolf Maag renforcer sa participation à plus de 10%. Depuis son entrée en Bourse (IPO) lundi, le titre évolue en dessous de son prix d'émission de 78 CHF.

yr/cp/buc/lk