Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Le SMI est resté scotché sous la barre symbolique des 9000 points. L'attention des investisseurs s'est portée sur Richemont, qui a dévoilé des résultats annuels décevants.

Les événements politiques en Italie ont aussi été suivis de près. Le programme de coalition dévoilé par le mouvement 5 étoiles et la Ligue constitue un affront à l'égard de Bruxelles, ont commenté les analystes de VP Bank. L'Italie voudrait renégocier le pacte de stabilité, ce qui n'est pas compatible avec la politique de l'UE.

A New York, Wall Street hésitait sur la direction à prendre en début de séance. Les investisseurs restaient sur la touche alors que les Etats-Unis et la Chine reprennent vendredi leurs délicates négociations commerciales.

"Il n'y a pas vraiment d'information susceptible d'expliquer le manque d'enthousiasme des investisseurs", a estimé Patrick O'Hare de Briefing. "Les acteurs du marché ressassent les mêmes gros titres sur le commerce, la géopolitique, le pétrole, les taux d'intérêt et la crainte d'avoir atteint un pic en terme de résultats d'entreprise."

Par ailleurs, "les informations mitigées qui ressortent des négociations entre les Etats-Unis et la Chine ne font pas grand chose pour atténuer les incertitudes sur ce front", ont relevé les analystes de Charles Schwab.

Le front des nouvelles macroéconomiques est resté clairsemé. Au Japon, les prix à la consommation ont progressé de 0,7% en avril sur un an, un nouveau ralentissement après une progression de 0,9% en mars et 1% en février. Aucune nouvelle conjoncturelle n'était attendue des Etats-Unis.

Le SMI a terminé en recul de 0,53% à 8940,46 points, avec un plus bas à 8917,76 points et un plus haut à 8982,87 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette de SIX a cédé 0,59%. Le SLI a perdu 0,54% à 1480,45 points vendredi et le SPI 0,47% à 10'662,39 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé, six avancé et Adecco a fini stable.

Le trio des plus gros perdants se compose de Richemont (-5,3%), Aryzta (-2,5%) et Credit Suisse (-1,3%).

Le groupe de luxe genevois a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes pour son exercice décalé 2017/18. Les rachats de stocks ont pesé sur la rentabilité. Dans son commentaire, l'analyste de Vontobel a mis en avant le fait que l'Ebit a été impacté par des effets non récurrents. "Les rachats de stocks de marques horlogères sont plus importants qu'anticipé mais cela offre une bonne base pour 2018/2019", a-t-il relevé. Dans le sillage de Richemont, Swatch a perdu 1,1%.

Le boulanger industriel va présenter le 29 mai son chiffre d'affaires au troisième trimestre et les analystes de Goldman Sachs tablent sur un recul de 1% de la croissance organique.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-0,8%) a reçu des autorités sanitaires américaines (FDA) une homologation pour le médicament Aimovig (erenumab), découvert par Amgen et développé conjointement, en traitement préventif de la migraine chez des adultes. Il s'agit du premier produit de ce genre qui reçoit le feu vert de la FDA, ont assuré les deux partenaires.

Roche (+0,3%) a soutenu l'indice, alors que Nestlé a perdu 0,1%.

Le podium du jour se compose de SGS et Lonza (chacun +1,3%) et ABB (+1,0%). SGS a profité d'un relèvement d'objectif de cours de Deutsche Bank. Le titre du groupe genevois représentent une bonne option pour les investisseurs axant leur stratégie sur la valeur intrinsèque tout en considérant aussi les opportunités de croissance, a notamment commenté l'analyste.

Sur le marché élargi, Cosmo Pharmaceutical (+6,1%) peut lancer le processus d'homologation du Rifamycin aux Etats-Unis.

A l'inverse, VAT a chuté de 7,7% après des déclarations prudentes du client et fabricant de semi-conducteurs américain Applied Materials sur l'évolution des affaires. On spécule aussi sur le retrait d'un gros investisseur, ont indiqué des courtiers.

rp/al