Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note proche de l'équilibre mercredi. La hausse de Nestlé a soutenu le SMI, mais l'action du géant de Vevey était bien seule en tête du maigre peloton des gagnants. Le SLI et le SPI ont légèrement reculé, la pondération de Nestlé n'y jouant pas un rôle aussi grand que pour l'indice vedette de SIX.

A New York, Wall Street rebondissait en début de séance, continuant d'évaluer des propos tenus la veille par le président de la Banque centrale européenne (BCE) et avant une étape importante pour les dividendes des banques américaines. "La BCE a indiqué que le marché avait 'mal interprété' le discours de Mario Draghi et que ses propos n'étaient pas vraiment un signal en faveur d'une hausse des taux", a rapporté Patrick O'Hare de Briefing dans une note, estimant que cela apportait un peu de soutien à la Bourse.

La Réserve fédérale américaine (Fed) devait indiquer après la séance si elle approuve les projets de distribution de liquidités des banques -- dividendes, programmes de rachat d'actions, enveloppe destinée aux acquisitions --, un processus baptisé "CCAR". Le feu vert de l'institution fait peu de doutes après le sans-faute la semaine dernière de 34 établissements financiers qui ont passé sans encombres la première phase des tests de résistance annuels les soumettant à des scénarios de grave récession, d'après les experts.

Sur le plan économique, les crédits au secteur privé européen, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 2,6% le mois dernier, comme en avril, a indiqué la BCE dans un communiqué.

En France, le moral des ménages s'est de nouveau amélioré en juin pour atteindre son plus haut niveau depuis juin 2007, la crainte du chômage reculant à son niveau le plus bas depuis la crise financière. Les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 14,6% de mars à mai, comparé aux trois mêmes mois de 2016, à 101'800 unités. De leur côté, les permis de construire ont bondi de 17,9% en un an à 123'600, au cours des mêmes trois mois

Aux Etats-Unis, les promesses de ventes de logements ont reculé plus fortement que ne le prévoyaient les analystes en mai, connaissant leur troisième repli mensuel d'affilée. En données corrigées des variations saisonnières, elles ont fléchi de 0,8%, alors que les analystes tablaient sur un recul de 0,5%.

Le SMI a fini en très légère hausse de 0,04% à 9076,73 points. Le SLI a cédé marginalement 0,06% à 1422,25 points et le SPI a baissé de 0,03% à 10'294,45 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé, sept ont progressé et Julius Bär a fini stable.

Au lendemain de la diffusion d'une note dévoilant une partie de sa stratégie, Nestlé a gagné 1,3%. Le géant de Vevey a notamment annoncé un vaste programme de rachat d'actions de 20 mrd CHF qui débutera le 4 juillet et s'étendra jusqu'à juin 2020. Son volume dépendra des conditions du marché, mais devrait vraisemblablement être plus important en 2019 et 2020 pour permettre la poursuite d'opportunités d'acquisitions.

Six analystes ont réagi en relevant l'objectif de cours de l'action. La plupart se sont montrés avant tout surpris. En principe, la stratégie est saluée, même si on regrette l'absence d'indication concernant l'avenir de la participation historique de Nestlé dans L'Oréal. Ce point est une des revendications principales de l'investisseur activiste américain Daniel Loeb, dont le fonds Third Point avait fait lundi son entrée au capital de Nestlé en déboursant 3,28 mrd CHF pour une participation de 1,3%.

Longtemps en tête du classement, Nestlé a été débordé sur la fin par UBS (+1,8%). Credit Suisse (+0,6%) a aussi fini dans le vert. Lundi et mardi, les bancaires avaient bénéficié de l'annonce du sauvetage de deux banques vénitiennes par l'Etat italien. Swiss Life (+0,8%) a pris la troisième place du classement.

Bâloise (+0,5%) a acquis Movu, une plateforme numérique proposant des services de déménagement. Ce rachat doit élargir la palette de services que l'assureur peut proposer à ses clients. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été divulgués.

Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (-1,0%) et Roche (-0,3%) ont pesé sur l'indice.

Sans raison spécifique, Sonova a fini lanterne rouge avec un recul de 1,5%, derrière Aryzta (-1,4%) et Sika (-1,4%). Credit Suisse a repris la couverture de Dufry (-0,4% à 157,80 CHF) avec recommandation "neutral" et objectif de cours 150 CHF.

Goldman Sachs a réduit l'objectif de cours de Givaudan (-0,2%) emboîtant le pas à Deutsche Bank qui avait fait de même la veille.

Sur le marché élargi, le titre du gestionnaire d'actifs GAM a chuté de 4,8%, suite à la cession du paquet d'actions détenu jusqu'ici par l'investisseur Rudolf Bohli via son fonds RBR. Ce dernier avait acquis 3,3% du capital-actions du gestionnaire d'actifs en début d'année. Il avait beaucoup fait parler de lui lors de la dernière assemblée générale avec ses critiques sur la politique de rémunération de la société.

Les actions Idorsia (+4,1% à 16,35 CHF), société qui a repris les activités de recherche et développement d'Actelion après que ce dernier a été absorbé par Johnson & Johnson, ont poursuivi leur progression. Lors de l'introduction en Bourse, il y a un peu plus d'une semaine, le titre avait affiché un cours d'ouverture de 10 CHF.

rp/al