Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait quasiment à l'équilibre mercredi après les premiers échanges. Seule la bonne performance de Nestlé, empêchait l'indice phare SMI de glisser en territoire négatif. La veille, la multinationale veveysane a levé un pan de voile sur sa stratégie, qui comprend notamment un programme de rachat d'actions pouvant atteindre 20 mrd CHF d'ici juin 2020. La manoeuvre a visiblement pour but de couper l'herbe sous les pieds de l'investisseur activiste Daniel Loeb et de son fonds spéculatif Third Point.

Les indicateurs avancés en provenance d'outre Atlantique sont plutôt faibles. Wall Street s'est retrouvé grevé par plusieurs facteurs, comme des données macro-économiques mitigées et des prévisions de croissance revues à la baisse par le Fonds monétaire international. Le report de la présentation au Sénat du projet d'abrogation et de réforme du système de santé Obamacare, une des promesses électorales phare du président Donald Trump, a refroidi les investisseurs, selon des observateurs.

Par ailleurs, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a clairement laissé entendre qu'elle comptait poursuivre le cours actuel. La veille, lors d'une séance de questions-réponses à Londres, la banquière centrale a également mis en garde contre la tentation de déréguler le secteur bancaire, en appelant à se souvenir des ravages de la crise financière de 2008-2009.

En Asie, les marchés ont été plombés par les données américaines. Quelques données conjoncturelles figurent encore à l'ordre du jour, comme les promesses de vente de logements en mai aux Etats-Unis, les crédits au secteur privé en zone euro, l'inflation en Italie ou encore les logements neufs en France en mai.

A 09h30, le Swiss Market Index (SMI) était quasiment à l'équilibre à 9072,95 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) se délestait de 0,33% à 1418,31 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,11% à 10'287,08 points. Sur les 30 principales cotations, 25 reculaient, et trois avançaient, tandis qu'UBS et Swiss Life faisaient du surplace.

Le marché des devises connaissait aussi quelque agitation. Après les déclarations de la veille du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, l'euro a atteint son plus haut annuel face au dollar US, entraînant dans son sillage le franc, qui ne s'était pas autant apprécié face au billet vert depuis août 2016.

Le sujet qui brûle toutes les lèvres boursières est une nouvelle fois l'avenir de Nestlé (+1,3%). Mardi après la clôture, le groupe a diffusé une note dévoilant une partie de sa stratégie. Celle-ci comprend notamment un vaste programme de rachat d'actions qui débutera le 4 juillet et s'étendra jusqu'à juin 2020. Son volume dépendra des conditions du marché, mais devrait vraisemblablement être plus important en 2019 et 2020 pour permettre la poursuite d'opportunités d'acquisitions.

Dans leurs premiers commentaires, les analystes se montrent avant tout surpris. En principe, la stratégie est saluée, même si la plupart des experts ont regretté l'absence d'indication concernant l'avenir de la participation historique de Nestlé dans L'Oréal. Ce point est une des revendications principales de l'investisseur activiste américain Daniel Loeb, dont le fonds Third Point avait fait lundi son entrée au capital de Nestlé en déboursant 3,28 mrd CHF pour une participation de 1,3%.

En plus de Nestlé, seuls Aryzta et Swatch (+0,2% chacun) parvenaient à se maintenir en territoire positif. UBS évoluait peu ou prou en phase avec le SMI, alors que Credit Suisse était à la peine (-0,4%). Lors des deux derniers jours de négoce, les actions avaient profité d'une atmosphère positive dans le secteur bancaire, notamment grâce à l'annonce du sauvetage de deux banques régionales par l'Etat italien.

Les deux poids lourds Novartis (-0,3%) et Roche (-0,2%) n'étaient d'aucun soutien.

Trois cycliques menaient la valse des perdants: ABB (-1,6%), LafargeHolcim (-1,1%) et Sika (-1,0%). L'action du spécialiste des arômes et des parfums Givaudan (-0,8%) avait évoluait également en dessous de la moyenne du marché. Plus tôt dans la matinée, Goldman Sachs a revu son objectif de cours à la baisse, emboîtant le pas à Deutsche Bank qui avait fait de même la veille.

Sur le marché élargi, le titre du gestionnaire d'actifs GAM accusait une sérieuse déconvenue (-4,8%), après des rumeurs selon lesquelles un actionnaire se serait désengagé en plaçant un paquet d'actions de près de 3% pour un prix de 13,15 CHF l'unité (cours de clôture mardi: 13,60 CHF).

Des valeurs du domaine de la santé comme HBM Healthcare (-4,8%), Evolva (-2,4%) et Straumann (-2,2%) affichaient un accès de faiblesse, alors qu'AMS (-2,7%) doit son recul vraisemblablement à la faible évolution des titres technologiques US.

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