Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la séance de mercredi sur une note quasiment neutre, alors que Nestlé devrait pour la troisième journée d'affilée dicter le rythme de l'indice phare SMI. La veille, la multinationale veveysane a levé un pan de voile sur sa stratégie, qui comprend notamment un programme de rachat d'actions pouvant atteindre 20 mrd CHF d'ici juin 2020. La manoeuvre a visiblement pour but de couper l'herbe sous les pieds de l'investisseur activiste Daniel Loeb et de son fonds spéculatif Third Point.

Les indicateurs avancés en provenance d'outre Atlantique sont plutôt faibles. Wall Street s'est retrouvé grevé par plusieurs facteurs, comme des données macro-économiques mitigées et des prévisions de croissance revues à la baisse par le Fonds monétaire international. Le report de la présentation au Sénat du projet d'abrogation et de réforme du système de santé Obamacare a refroidi les investisseurs, selon des observateurs. Par ailleurs, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a clairement laissé entendre qu'elle comptait poursuivre le cours actuel.

En Asie, les marchés ont été plombés par les données américaines. Quelques données conjoncturelles figurent encore à l'ordre du jour, comme les promesses de vente de logements en mai aux Etats-Unis, les crédits au secteur privé en zone euro, l'inflation en Italie ou encore les logements neufs en France en mai.

A 08h20, le préSMI calculé par la banque Julius Bär cédait 0,02% à 9070,72 points. Parmi les principales cotations de la Bourse suisse, seule Nestlé avait la tête hors de l'eau. Lundi, l'indice vedette de la place zurichoise avait frôlé les 9150 points, porté par l'avancée du géant alimentaire vaudois.

Le sujet qui brûle toutes les lèvres boursières est une nouvelle fois l'avenir de Nestlé (+1,4%). Mardi après la clôture, le groupe a diffusé une note dévoilant une partie de sa stratégie. Celle-ci annonce le début d'un programme de rachat d'actions qui débutera le 4 juillet et s'étendra jusqu'à juin 2020.

Le volume des rachats d'actions mensuels dépendra des conditions du marché, mais devrait vraisemblablement être plus important en 2019 et 2020 pour permettre la poursuite d'opportunités d'acquisitions créatrices de valeur. Dans leurs premiers commentaires, les analystes se montrent avant tout surpris, à l'image de celui de Bernstein, qui ne s'attendait pas à une réaction aussi rapide du colosse veveysan. En principe, la stratégie est saluée, même si la plupart des experts ont regretté l'absence d'indication concernant l'avenir de la participation historique de Nestlé dans L'Oréal.

A l'exception de Nestlé, tous les blue chips pointaient dans le rouge. L'ouverture s'annonce particulièrement chahutée pour des cycliques, à l'image de la lanterne rouge ABB, (-0,7%), à quelques encablures derrière Adecco et LafargeHolcim (0,6% chacune).

Les titres des deux grandes banques Credit Suisse et UBS s'inscrivaient également en repli en avant-Bourse (-0,6% chacun). Lors des deux derniers jours de négoce, les actions avaient profité d'une atmosphère positive dans le secteur bancaire, notamment grâce à l'annonce du sauvetage de deux banques régionales par l'Etat italien.

Sur le marché élargi, le titre du gestionnaire d'actifs GAM s'inscrivait en forte baisse (-3,5%). Il semblerait qu'un actionnaire se soit désengagé et ait revendu un paquet d'actions de près de 3% pour un prix de 13,15 CHF l'unité (cours de clôture mardi: 13,60 CHF).

Les deux poids lourds Novartis (-0,5%) et Roche (-0,4%) étaient également en repli.

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