Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait proche de l'équilibre lundi en milieu de séance. Les marchés digèrent les résultats des législatives allemandes. La chancelière Angela Merkel a remporté un quatrième mandat, mais son parti CDU a réalisé un score historiquement faible et les populistes de l'AfD ont fait leur entrée au parlement. En Suisse, ABB a racheté une unité de l'américain GE, tandis qu'Aryzta a publié des résultats annuels décevants.

"Le début de semaine devrait être turbulent pour les places européennes", ont averti les analystes de VP Bank, qui parlent de "séisme politique" après l'entrée de l'AfD au Bundestag. "Pour les Bourses, l'issue de l'élection n'est pas réjouissante car elle va conduire à des incertitudes politiques", ont-ils ajouté.

Selon Credit Suisse, la constitution d'une coalition prendra du temps, repoussant en fin d'année les annonces attendues sur des dossiers importants. La banque aux deux voiles a cependant estimé que la réélection de Mme Merkel "devrait continuer à stabiliser l'alliance franco-allemande clé".

Sur le front économique, le moral des entrepreneurs allemands a de nouveau baissé en septembre à la surprise des analystes. Le baromètre Ifo s'est établi à 115,2 points après 115,9 points en août. Les analystes l'attendaient à 116 points. L'agenda était vide aux Etats-Unis.

Vers 11h50, le SMI gagnait marginalement 0,02% à 9138,93 points, le SLI cédait 0,18% à 1466,61 points et le SPI gagnait 0,02% à 10'423,39 points. Sur les trente valeurs vedettes, quatorze montaient, quinze reculaient et Sika était stable.

ABB (+0,4%) s'est offert l'unité Industrial Solutions de General Electric (GE) pour 2,6 mrd USD en numéraire, soit près de l'équivalent des 2,7 mrd USD de chiffre d'affaires dégagés par le département du mastodonte américain en 2016. Le groupe zurichois a suspendu dans la foulée le programme de rachat d'actions portant sur jusqu'à 3 mrd USD annoncé en octobre de l'année dernière. Les analystes n'ont pas été surpris, les récentes rumeurs articulaient un prix d'achat de 2,5 à 3,0 mrd USD.

Le boulanger industriel Aryzta (+4,3%, meilleure performance du moment) a vu son bénéfice net sous-jacent plonger de 42,5% à 179 mio EUR sur l'exercice décalé 2016/17. Les ventes n'accusent qu'un léger retrait, mais la performance opérationnelle est en chute libre. Au vu des "nombreux défis internes et externes", l'entreprise zurichoise a annoncé tabler pour l'exercice en cours sur un excédent brut d'exploitation (Ebitda) semblable à celui de l'année écoulée.

Derrière Aryzta, Adecco (+0,7%), Vifor et Lonza (chacun +0,6%) et les poids lourds Roche et Nestlé (chacun +0,5%) évoluaient dans le haut du tableau. Barclays a relevé l'objectif de cours d'Adecco et a confirmé "overweight", l'analyste jugeant notamment que la bonne dynamique de croissance suit son cours en Europe.

Parmi les perdants LafargeHolcim (-2,4%) tenait la lanterne rouge, précédé par Swiss Re, Logitech et UBS (chacun -1,0%) ainsi que Credit Suisse et Clariant (chacun -0,9%). Clariant est toujours sous pression de son gros actionnaire White Tale qui s'oppose à la fusion avec l'américain Huntsman. Selon des courtiers, de gros détenteurs de capitaux anticipent des résultats maussades dans les activités de négoce des grandes banques et réduisent leurs positions.

Dufry (-0,7%) a remporté une nouvelle concession à l'aéroport de Toulouse-Blagnac, cinquième aéroport français.

Sur le marché élargi, LEM (-0,1%) se restructure à Genève et poursuit la délocalisation de sa production de gros volumes en Chine ainsi qu'en Bulgarie.

L'action AMS (-5,1%) réagissait négativement, après l'annonce par le fabricant de puces et capteurs d'une émission d'emprunts convertibles pour un total de 350 mio USD arrivant à échéance en 2022.

Parmi les autres titres du SPI, Cicor (-2,7%) et Zur Rose (-2,6%) reculaient nettement, alors que Financière Tradition (+3,5%) et Santhera (+2,8%) faisaient partie des gros gagnants.

rp/jh