Zurich (awp) - La Bourse suisse reste nettement dans le rouge vendredi en milieu de séance. Les informations négatives autour de la Deutsche Bank avaient déjà fait plonger Wall Street jeudi. Cela a déteint vendredi sur les marchés asiatiques, puis européens. Par rapport à son plus bas de 8020 points, le SMI s'est toutefois un peu repris et il évolue autour des 8050. Les prix du pétrole pèsent aussi sur l'ambiance: après la hausse dans le sillage de l'accord surprise de l'Opep sur une limitation de la production, on assiste notamment à des prises de bénéfices.

Les investisseurs continuent d'avoir la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et l'élection présidentielle US dans la tête. Avec le début du 4e trimestre, il est bon d'examiner ses positions et de s'assurer que l'on est bien positionné avec son portefeuille, a commenté un expert.

Cet après-midi, on attend, aux Etats-Unis, les dépenses et revenus des ménages en août, l'activité économique dans la région de Chicago en septembre et la 2e estimation de la confiance des consommateurs en septembre (Uni Michigan).

A 11h50, le SMI reculait de 1,21% à 8065,82 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette de SIX aura perdu environ 2,5% et, sur l'ensemble du mois de septembre, 1,6%. Sur un trimestre, l'indice se situe encore environ 45 points en dessus du niveau qui était le sien à fin juin. Le SLI perdait 1,17% à 1224,20 points et le SPI 1,08% à 8806,41 points. Quatre des trente blue chips seulement n'étaient pas dans le rouge.

Credit Suisse (-3,0%) tenait toujours la lanterne rouge, suivi par UBS (-2,2%) et Julius Bär (-1,4%) et par les assurances Swiss Life (-2,0%), Zurich (-1,8%), Bâloise (-1,5%) et Swiss Re (-1,2%).

Les projecteurs de l'actualité sont à nouveau braqués sur Deutsche Bank, suscitant des inquiétudes qui contaminent d'autres établissements. Selon la presse, des fonds spéculatifs se détourneraient du géant allemand suite aux difficultés financières de l'établissement et ses problèmes liés à la crise des subprimes. "Un nouveau vent de panique souffle sur le secteur bancaire", tranche Mirabaud Securities.

Le titre américain de Deutsche Bank a dégringolé de 8% jeudi, entraînant dans son sillage d'illustres homologues comme Goldman Sachs, JPMorgan et Wells Fargo. Ces turbulences ont occulté l'accord conclu par les pays exportateurs de pétrole à Alger sur la production d'or noir, constate la banque genevoise.

Le Conseil fédéral souhaite alléger la charge fiscale des banques présentant un risque systémique ("too big to fail", TBTF), plus particulièrement sur certains instruments financiers. Le gouvernement cherche ainsi à faciliter le renforcement des fonds propres des établissements TBTF, indique-t-il vendredi. CS, UBS, la BC de Zurich, Raiffeisen et PostFinance sont des instituts systémiques.

Galenica (-2,3%) faisait aussi partie des gros perdants: CS a abaissé l'objectif de cours et, après une interruption, a repris la couverture à "neutral".

Les poids lourds pharma Novartis (-1,8%) et Roche (-1,3%) pesaient sur l'indice, alors que Nestlé (-0,6%) résistait mieux. Adecco (-2,0%) et LafargeHolcim (-1,6%) étaient aussi sous pression.

ABB (-0,9%) reculait moins que la moyenne. Le groupe a achevé le programme de rachat d'actions annoncé en septembre 2014. La tension monte avant la journée des investisseurs du 4 octobre au cours de laquelle la direction doit informer sur le résultat de l'examen de la structure du groupe auquel elle s'est attachée.

Les gagnants étaient Aryzta (+0,7%), Sika (+0,3%), SGS et Syngenta (chacun +0,1%).

Sur le marché élargi, GAM (-2,7%) et Vontobel (-1,9%) reculaient nettement. UBS a réduit l'objectif de cours de GAM et a maintenu "neutral". Pour Vontobel, UBS a relevé l'objectif de cours et confirmé "neutral". Kuros (-2,3%) et Addex (-1,1%) cédaient du terrain après les chiffres semestriels.

Dans le camp des gagnants, on trouvait Wisekey (+0,4%) et Alpiq (+1,2%). Wisekey prévoit d'entrer sur le marché indien par le biais d'une coentreprise et Alpiq et le fournisseur de services énergétiques allemand Getec ont annoncé vendredi la création d'une plateforme européenne de prestations pour les fournisseurs d'énergie. La nouvelle entité European Energy Service Platform a été lancée à Berlin.

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