Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a ouvert en baisse mardi matin, essuyant des prises de bénéfices dans un environnement marqué par les tensions géopolitiques dans le Pacifique et l'incertitude sur le futur gouvernement allemand.

Vers 07H10 GMT, l'indice vedette Dax cédait 0,24% à 12'565,20 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes grignotait 0,02% à 25'638,38 points.

Même si la détente de l'euro face au dollar "pourrait soutenir" la place allemande, "l'heure est aux prises de profits" après la hausse des dernières semaines, observe Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader.

La situation ne s'est guère apaisée entre Washington et Pyongyang, le chef de la diplomatie nord-coréenne accusant encore lundi le président américain Donald Trump d'avoir "déclaré la guerre" à son pays, une affirmation qualifiée d'"absurde" par la Maison Blanche.

Par ailleurs, si les opérateurs n'ont dans un premier temps guère réagi à la victoire annoncée de la chancelière Angela Merkel, son score étriqué promet de compliquer la formation d'un gouvernement, qui passe par une alliance inédite entre conservateurs, libéraux et Verts.

"Les milieux économiques peuvent s'accommoder" d'un tel mariage à trois, mais ils souhaitent avant tout qu'il aboutisse "rapidement", relevait mardi matin le quotidien allemand Handelsblatt, énumérant les "nombeux sujets de friction" entre les possibles partenaires.

Dans ce climat incertain, la quête de placements sûrs se mesure à "la forte demande de francs suisses suisses" et à celle sur le marché de l'or, au détriment des places boursières, souligne Milan Cutkovic.

Siemens cédait 0,51% à 116,05 euros à l'aube d'une journée probablement décisive, où le groupe pourrait officialiser le rapprochement de ses activités ferroviaires avec le français Alstom pour résister à la concurrence du géant chinois CRRC.

L'industriel allemand doit trancher lors de son conseil de surveillance entre une alliance avec Alstom et le mariage envisagé depuis des mois avec le canadien Bombardier. Dans les deux cas, il poursuivrait sa stratégie de "satellisation" de ses activités engagée en juin avec l'apport de son pôle éolien à l'espagnol Gamesa.

Thyssenkrupp (-1,07% à 24,44 euros) a levé quelque 145 millions d'euros lundi soir, au cours d'une augmentation de capital menée selon une procédure accélérée et portant sur 10% de titres supplémentaires. Il s'agit de financer la croissance interne de ses activités industrielles après l'alliance annoncée avec l'indien Tata dans l'acier.

RWE (+0,10% à 19,18 euros) et EON (-0,02% à 9,25 euros) reprennent leur souffle mais restent sous pression, sur fond d'inquiétudes concernant l'impact sur le secteur énergétique d'une possible entrée des Verts dans le gouvernement allemand.

afp/buc