Washington (awp/afp) - Une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a appelé jeudi les régulateurs bancaires à rester "vigilants" quant à la santé du système financier alors que des risques se profilent.

Lael Brainard, une gouverneure de la Fed nommée par Barack Obama, a affirmé que si les progrès de l'emploi "faisaient chaud au coeur", le stimulus économique décidé par l'administration Trump avait le potentiel "d'augmenter les risques d'inflation ou de déséquilibres financiers".

Elle a relevé qu'une telle relance économique, à travers les réductions d'impôts et l'augmentation des dépenses budgétaires alors que l'économie fonctionne à plein régime, avait "eu peu d'épisodes semblables dans l'histoire".

Selon elle, deux secteurs montrent des signes de risques élevés: "le prix des actifs financiers" notamment à la bourse et "l'endettement des entreprises".

"Si nous avons appris quelque chose du passé, c'est qu'il faut être particulièrement vigilant à propos de la santé de notre système financier quand les conditions sont favorables et que des vulnérabilités potentielles peuvent s'accumuler", a affirmé Mme Brainard dans un discours à Washington.

La gouverneure, qui n'a pas approuvé un allègement des règles prudentielles bancaires récemment décidé par la Fed, conteste l'opinion des banques qui trouvent que ces garde-fous "sont trop chers et qu'ils étouffent le crédit".

"La réalité suggère le contraire: les prêts des banques américaines ont été solides et leurs profits sont importants", a-t-elle estimé.

Selon elle, le niveau de fonds propres est "un signe de force".

"Même si on a une tendance naturelle à remettre en question le niveau des coussins de capitaux quand les conditions sont bonnes, les coûts importants associés au fait de ne pas avoir suffisamment de capitaux pour absorber des pertes ne sont que trop évidents en cas de ralentissement économique", a ajouté la responsable.

Elle estime qu'il est "vital d'être prudent quant à tout changement de l'encadrement des exigences de fonds propres et de liquidités". "Il est prématuré de revisiter le calibrage" de ces règles, a-t-elle souligné.

afp/rp