Zurich (awp/ats) - La société horlogère Breitling dévoile sa nouvelle stratégie. La marque soleuroise, rachetée l'an dernier par un fonds d'investissement, veut étoffer sa présence en Asie et entend également intégrer la distribution.

Aux yeux du nouveau patron Georges Kern, la plus grande faiblesse de Breitling aujourd'hui est sa trop faible présence en Asie. Cette situation est "partiellement due à nos produits ergonomiquement trop grands pour cette région", affirme-t-il dans un entretien paru lundi dans L'Agefi.

Breitling était l'une des dernières marques horlogères indépendantes d'envergure. L'entreprise, dont le chiffre d'affaires est évalué à 420 millions de francs suisses, a été acquise par le fonds d'investissement britannique CVC Capital Partners en avril 2017.

"Nous devons être plus équilibrés et devenir une marque globale. En améliorant notre présence, notre notoriété et notre désirabilité dans cette région, cela va changer fondamentalement", estime l'ancien dirigeant de Richemont.

MOINS DE POINTS DE VENTE

La société entend également rapidement intégrer sa distribution. "Lors du rachat, bien plus de la moitié de notre distribution internationale était en mains d'agents indépendants. Or si nous ne contrôlons pas la distribution, nous ne pouvons pas nous développer, pas maîtriser le marché parallèle, pas assurer le niveau qualitatif attendu de nos points de vente", fait-il remarquer.

Breitling va "réduire le nombre de points de vente de 2000 à 1500 au cours des deux prochaines années, spécialement aux Etats-Unis et en Europe", détaille Georges Kern dans un autre entretien accordé au magazine Watch Around. En parallèle, la firme va investir massivement à Hong Kong et en Chine.

La marque de Granges (SO) a en outre concentré son offre. "Nous avions trop de références, et trop de choix tue le choix. Le client peut se sentir dépassé et renoncer à l'achat ou passer à la concurrence", estime-t-il. Le groupe est ainsi passé de 600 références à 100.

HAUSSE DES EFFECTIFS

Breitling compte aujourd'hui 800 collaborateurs, dont 400 en Suisse. "Mais dès l'an prochain, nous serons bien davantage, notamment du fait de l'intégration de la distribution", précise Georges Kern dans L'Agefi.

Le groupe sera encore présent cette année au salon Baselworld, confronté au départ de nombreux exposants. Breitling entend ensuite réévaluer la situation. "La vraie question est de savoir si une marque comme Breitling a aujourd'hui encore besoin d'une foire. Pour l'heure, je n'ai pas de réponse définitive", conclut-il.

ats/rp