Quoi de plus contradictoire que la situation de ce pays qui se classe septième nation mondiale en terme de PIB mais qui possède la plus grande inégalité sociale de la planète.

La présidente en place Dima Roussef
Le Brésil a connu un second trimestre en contraction, avec un PIB négatif plongeant le pays en récession alors que la coupe du monde se déroulait dans le pays.







Evolution du Pib du Brésil en données trimestrielles depuis 10 ans

La politique de soutien de la demande du gouvernement s’est intensifiée alors qu’en parallèle il convenait d’admettre les faiblesses de l’investissement global. Ce dernier a chuté de 5,3 % au deuxième trimestre, plus mauvaise performance depuis 2009.
Quatre ans de croissance au ralenti, un premier semestre 2014 en récession, une poussée de l’inflation à plus de 6 % et une dégradation des comptes publics même si le taux de chômage est au plus bas, sous les 5 % : la coupe du monde a concentré la majorité des fonds au détriment des secteurs de l’éducation, de la santé et des transports.






Evolution du taux d’inflation depuis dix ans au Brésil

La présidente actuelle du parti travailleur avait mis en place une « bolsa familia » (bourse des familles) pour les gens défavorisés et c’est la peur de perdre leurs bénéfices sociaux qui les incite à la réélire. Le miracle des années Lula, le prédécesseur du même parti (2003/2010) a, en effet, propulsé dans la catégorie classe moyenne, toute une frange de familles pauvres mais qui aujourd’hui aspirent à d’autres ambitions qu’ils ne peuvent accomplir.
 
Des élections houleuses et indécises

Dilma Rousseff, présidente sortante, qui a appliqué une politique généreuse au bénéfice de la  population la plus défavorisée, est ressortie gagnante du premier tour grâce à cet électorat (41 %), devant le candidat social démocrate Aecio Neves (33 %) et la candidate écologiste, Marina Silva, avec seulement 21 % des voix. Cette dernière vient, par ailleurs, d’annoncer son soutien pour Neves, afin de battre Dilma Rousseff, ce que les marchés financiers ont largement apprécié.
Après le premier tour des élections, la bourse a gagné 5.6 %, avec la qualification pour le second tour du libéral Neves favori des marchés, et tout autant avec l’annonce du soutien de Silva, ce qui rend le débat équilibré pour le second tour du 26 octobre.
Les marchés sont allergiques à Dilma Roussef, la tenant responsable de la faible croissance affichée par la septième économie mondiale sous ses quatre ans de mandat.

Et la bourse ..


L'indice Ibovespa de la bourse de Sao Paulo

L’entre-deux tours apparaît très animé et la bataille fait rage pour s’imposer aux yeux des millions de brésiliens.
Par conséquent, la bourse de Sao Paulo montre beaucoup de nervosité et vit largement au rythme des sondages et des alliances.
L’indice principal du pays, l' IBovespa, regroupe les 70 plus grandes sociétés du Brésil (le secteur énergétique reste le plus représenté). Il se situe dans une large phase de consolidation, après une configuration hebdomadaire positive en double-bottom sur les 45 000 points. La cible haussière de cette figure était située à 62 000 points, objectif touché récemment. La phase de consolidation s’est mise, par conséquent, en place, ce qui a permis un retracement global de 50 % du grand mouvement de hausse. Les variations erratiques de ces dernières séances confirment la volatilité de l’indice, laissant présager une nouvelle dégradation, à terme, vers la zone des 53 000 points.

Les cours arrivent au contact de l’ensemble des moyennes mobiles, facteur de frein au rebond technique, néanmoins, en cas de victoire de Neves, il pourrait y avoir une relance dynamique graphique pour marquer l’événement, en direction des 59 100 points. Il s’agira, par conséquent d’une opportunité pour se positionner à la vente surtout, si les places financières mondiales  gardent leur biais négatif actuel, afin de viser une dégradation de l’indice brésilien en direction de la borne basse des 53 000 points.

Le marché gardera vraisemblablement une forte volatilité, dans le cadre de ces bornes graphiques préalablement définies et pourra-t-il, en quelque sorte, conserver son excellente performance annuelle des 12 % ?  Les électeurs brésiliens en décideront un petit peu ….