SAO PAULO, 9 décembre (Reuters) - Le parquet fédéral brésilien a formellement accusé vendredi l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva d'avoir influencé les résultats de l'appel d'offres lancé pour l'achat d'avions de chasse, au profit du constructeur aéronautique suédois Saab.

Le gouvernement brésilien avait annoncé fin 2013 avoir choisi le Gripen NG de Saab pour équiper l'armée, aux dépens du F-18 Super Hornet de l'américain Boeing et du Rafale du français Dassault Aviation.

Lula, qui n'était plus au pouvoir à l'époque, est accusé d'avoir usé de son influence sur le gouvernement dominé par le Parti des travailleurs (PT), duquel il est issu, dans le but d'aider Saab à remporter ce contrat de 36 avions, d'un montant d'environ 5,3 milliards d'euros.

Le parquet a expliqué qu'en échange de son aide, le fils de Lula, Claudio Lula da Silva, également mis en cause dans le dossier, avait été payé 2,5 millions de reals (700.000 euros environ) par Marcondes & Mautoni, une société qui conseille des entreprises étrangères faisant des affaires au Brésil et qui, selon le parquet, travaillait alors pour Saab.

Lula, qui a quitté le pouvoir en 2010, est déjà inculpé dans trois enquêtes pénales liées au scandale dit "Lava Jato" (lavage express) sur des soupçons de corruption à grande échelle impliquant la compagnie pétrolière publique Petrobras.

Ses avocats ont nié toute participation illégale de l'ex-chef de l'Etat ou de son fils au processus d'attribution du contrat des chasseurs.

Ils expliquent que les sommes versées par Marcondes & Mautoni à Claudio Lula da Silva l'ont été en paiement de divers services, dont sa contribution à l'organisation de compétitions de football au Brésil.

Des représentants de Saab au Brésil ont déclaré étudier les accusations, ajoutant qu'ils les commenteraient éventuellement plus tard.

Marcondes & Mautoni n'a pu être joint.

(Eduardo Simões et Marcelo Teixeira; Marc Angrand pour le service français)