SAO PAULO, 24 juillet (Reuters) - Tout opérateur de téléphonie mobile brésilien qui ne participerait pas au processus d'enchères pour les fréquences 4G risque de devenir une proie pour les autres acteurs du secteur, a déclaré mercredi Carlos Baigorri, chargé de la concurrence chez le régulateur télécoms Anatel.

Il a souligné que l'opérateur Grupo Oi était celui qui éprouvait le plus de difficultés pour pouvoir participer financièrement au processus, ajoutant cependant être convaincu que l'entreprise finirait par entrer en lice.

Oi est le seul grand nom de la téléphonie mobile au Brésil à n'avoir pas encore annonce sa participation aux enchères, qui devraient être organisées d'ici un mois.

Carlos Baigorri a également dit que, du point de vue du régulateur, une fusion entre les filiales brésiliennes de Telecom Italia et de Vivendi serait "la bienvenue et très facile".

Telecom Italia n'exclut pas de rapprocher sa filiale brésilienne avec un autre acteur local, mais une telle éventualité n'est actuellement pas à l'ordre du jour, a déclaré plus tôt dans la journée Marco Patuano, administrateur délégué de l'opérateur télécoms.

Ce dernier s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec la présidente brésilienne Dilma Rousseff dans un contexte de rumeurs récurrentes de consolidation du marché de la téléphonie mobile de la première puissance économique latino-américaine.

"Nous ne pouvons rien exclure mais nous ne sommes pas concentrés en ce moment sur ce type d'opérations", a dit Marco Patuano, répondant à des questions des journalistes sur une posssible fusion entre TIM Participacoes et GVT, la filiale brésilienne de Vivendi.

L'autorité brésilienne de la concurrence, la Cade presse depuis des mois Telefonica de réduire sa participation dans Telecom Italia, dont la filiale brésilienne est en concurrence directe avec Vivo, numéro un de la téléphonie mobile au Brésil, propriété de l'opérateur espagnol.

Telefonica détient non seulement Vivo mais est également le premier actionnaire de Telecom Italia, qui détient à son tour 67% de TIM, numéri deux de la téléphonie mobile au Brésil, avec une part de marché de 27%.

La Cade a sommé Telefonica de résoudre ce qu'elle considére comme un conflit d'intérêts d'ici la mi-2015, une injonction qui donne libre cours à toutes sortes de conjectures concernant la recomposition du secteur de la téléphonie mobile au Brésil.

Selon Carlos Baigorri, Telefonica devrait dans les jours à venir solliciter auprs de la Cade le feu vert à une plus petite participation dans Telecom Italia. (Brad Haynes et Alberto Alerigi Jr. Benoît Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Telecom Italia SpA, VIVENDI, Telefonica SA, TIM Participacoes SA