LIVERPOOL, 25 septembre (Reuters) - Un important travail doit encore être accompli avant que la Grande-Bretagne invoque officiellement l'article 50 du Traité de Lisbonne ouvrant les négociations en vue de sa sortie de l'Union européenne, a déclaré dimanche le ministre britannique des Affaires étrangères.

La semaine passée, Boris Johnson avait jugé que l'ouverture de la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l'UE pourrait débuter au début de l'année prochaine.

L'ancien maire de Londres avait été remis à sa place par des conseillers de la Première ministre Theresa May qui avaient expliqué que la position de Londres n'avait pas changé et que l'article 50 ne serait pas invoqué cette année.

Plusieurs parlementaires britanniques et responsables de l'administration May ont indiqué que le gouvernement n'avait pas encore eu le temps de définir une position claire de négociation et qu'entamer les discussions de manière prématurée compromettrait les chances d'obtenir un accord avantageux.

"Je pense que l'élément crucial est qu'à l'évidence nous n'allons pas faire cela avant Noël et je pense qu'il reste beaucoup de travail pour mettre les choses en ordre", a déclaré Boris Johnson sur la télévision de la BBC.

Insistant sur la nécessité d'avoir une perspective claire, le chef de la diplomatie britannique a toutefois reconnu que laisser traîner le processus en longueur ne constituait pas une bonne chose.

Theresa May s'est engagée à obtenir un "accord unique" ménageant l'accès du pays au marché unique européen et limitant l'immigration des ressortissants européens, une articulation que les dirigeants communautaires ont rejetée.

Ces derniers font valoir que la liberté commerciale ne peut pas être séparée de la liberté de circulation des personnes.

De son côté, Jeremy Corbyn, largement réélu samedi à la tête du Parti travailliste, a demandé au gouvernement May d'associer le parlement aux négociations. Plusieurs ministres ont entretenu le flou sur le rôle éventuel que pourraient jouer les députés.

"Je ne pense pas que cela soit démocratique et je ne pense pas que cela puisse être tenable", a commenté le leader de la gauche britannique. "C'est une question politique majeure, c'est la question économique la plus importante qui ait été posée à la Grande-Bretagne de toute mon existence et toute la vôtre".

"Je pense qu'au minimum le parlement doit être tenu totalement informé", a-t-il poursuivi.

Boris Johnson a jugé que la Grande-Bretagne devait pouvoir reprendre le contrôle de l'immigration pendant la procédure de séparation.

"Je souhaite que des personnes douées et talentueuses viennent au Royaume-Uni si elles souhaitent réaliser leurs rêves dans notre pays. Cela ne me pose aucun problème tant que nous gardons un contrôle", a-t-il dit.

(Elizabeth Piper; Pierre Sérisier pour le service français)