(Actualisé avec article de The Observer)

BELFAST, 13 octobre (Reuters) - La clause de sauvegarde censée éviter l'instauration d'une "frontière dure" entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord une fois la Grande-Bretagne sortie de l'Union européenne revient à une "annexion" de la province britannique, estime Arlene Foster, chef de file du Parti unioniste démocrate (DUP).

Le mouvement nord-irlandais, dont l'appui a permis au gouvernement de Theresa May de retrouver la majorité parlementaire perdue lors des législatives de juin 2017, a menacé jeudi de s'associer à une motion de censure à la chambre des Communes, si la province est traitée différemment du reste du Royaume-Uni après le Brexit.

"Je mesure pleinement les risques d'une absence d'accord (avec l'UE), mais les dangers d'un mauvais accord sont encore plus importants", écrit Arlene Foster dans une tribune publiée samedi par le Belfast Telegraph.

La clause de sauvegarde "ne serait pas temporaire. Ce serait l'annexion permanente de l'Irlande du Nord hors du Royaume-Uni, ce qui nous soumettrait pour toujours à des règles fixées dans un lieu où nous n'avons pas voix au chapitre", poursuit-elle.

"Les jours, les semaines et les mois qui viennent seront cruciaux. Les décisions qui seront prises façonneront l'Irlande du Nord dans laquelle vivront nos petits-enfants", poursuit-elle, ajoutant qu'elle se rendra à Dublin lundi.

L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, qui s'exprime lui aussi dans la presse nord-irlandaise, juge que Theresa May a commis une "terrible erreur" en acceptant le principe de cette clause de sauvegarde.

"La seule façon de remettre les choses sur la bonne voie, c'est d'abandonner ce backstop", écrit-il.

Selon des informations divulguées par The Observer, qui s'appuie sur des courriels confidentiels qu'il s'est procurés, Arlene Foster pense d'ailleurs que l'issue sera sans doute celle d'un Brexit sans accord. (Amanda Ferguson, Jean-Philippe Lefief pour le service français)