(Actualisé avec précisions sur les discussions, contexte)

par Liana B. Baker et Anjali Athavaley

14 juillet (Reuters) - Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett, et Liberty Media, celui de John Malone, réfléchissent à un investissement de 10 à 20 milliards de dollars (8,72 à 17,44 milliards d'euros) dans Sprint, quatrième opérateur mobile des Etats-Unis, ont déclaré à Reuters des personnes informées de ces projets.

Masayoshi Son, le directeur général du japonais Softbank , qui contrôle Sprint, s'est entretenu séparément cette semaine avec Warren Buffett et John Malone lors d'un rassemblement annuel d'hommes d'affaires à Sun Valley, dans l'Idaho, ont dit ces sources, confirmant des informations du Wall Street Journal.

Le directeur général de Sprint, Marcelo Claure, est aussi impliqué dans ces discussions, ont dit les sources.

L'action Sprint a fini en hausse de 4,27% à 8,55 dollars à Wall Street.

Berkshire Hathaway envisage d'investir jusqu'à 20 milliards de dollars dans Sprint tandis que le montant que Liberty Media serait prêt à mettre dans l'opérateur n'est pas encore connu, ont dit les sources. Les discussions en sont à un stade préliminaire et pourraient ne pas déboucher sur un accord, ont-elles ajouté.

Sprint et Softbank ont refusé de s'exprimer sur le sujet. Berkshire Hathaway et Liberty Media n'ont pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de Reuters.

Une telle injection de liquidités donnerait à Sprint, fortement endetté, les ressources nécessaires à la poursuite de sa transformation et au développement de son réseau, ont dit les sources, de quoi lui permettre de se renforcer dans un secteur de la téléphonie mobile particulièrement concurrentiel aux Etats-Unis.

BERKSHIRE HABITUELLEMENT PEU ATTIRÉ PAR LES TÉLÉCOMS

Cela rendrait aussi moins obligatoire la conclusion d'un accord avec T-Mobile US, filiale de Deutsche Telekom avec laquelle Sprint a eu des discussions cette année, ont poursuivi les sources.

Malgré les obstacles réglementaires, les investisseurs s'attendent depuis longtemps à un rapprochement entre T-Mobile US et Sprint, respectivement numéros trois et quatre du secteur aux Etats-Unis.

Des sources ont déclaré le mois dernier à Reuters que Sprint était entré en négociation exclusive pendant deux mois avec les câblo-opérateurs américains Charter Communications, qui appartient à John Malone, et Comcast, ce qui a mis entre parenthèses jusque fin juillet ses discussions avec T-Mobile US.

Charter et Comcast ont annoncé en mai une alliance selon laquelle ils ne pourront conclure aucune transaction "importante" sur le marché du mobile sans l'accord de l'autre pendant un an. Ce partenariat n'empêche pas John Malone de discuter avec d'autres parties.

Contrairement à ce dernier, le directeur général de Comcast, Brian Roberts, a manifesté un intérêt limité dans un éventuel investissement de son entreprise dans Sprint, ont dit les sources.

Berkshire n'a jusqu'à présent jamais fortement investi dans le secteur des télécommunications. Il a cédé en 2016 une participation dans AT&T qu'il n'a détenue que moins d'un an.

Le groupe de Warren Buffett a pris une participation dans Liberty Media en 2011. A la date du 31 mars, il détenait pour plus de 5,4 milliards de dollars d'actions dans trois entreprises de John Malone: Liberty Media, Liberty Global et Charter. (Avec Jonathan Stempel à New York et Rishika Sadam à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)