BUJUMBURA, 28 mai (Reuters) - L'Union européenne et l'Eglise catholique du Burundi ont annoncé jeudi qu'elles renonçaient à leur rôle d'observateurs pour les élections du mois prochain dans le pays, faisant valoir que le scrutin ne pourra se dérouler dans des conditions équitables compte tenu du climat de violence et de la répression contre les médias.

Le Burundi connaît sa crise politique la plus grave depuis la fin de la guerre civile en 2005. Des manifestations de l'opposition ont lieu quasi-quotidiennement depuis un mois pour protester contre la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, contrairement à ce que prévoit la constitution.

L'UE précise avoir suspendu sa mission d'observateur en raison "des restrictions" imposées à la presse indépendante, de "l'usage excessif de la force contre les manifestants" et d'un "climat d'intimidation pour les partis d'opposition et la société civile".

L'Eglise -plus des deux tiers de la population sont catholiques- critique la fermeture des stations de radios privées et dit qu'elle n'est plus en mesure de soutenir le processus électoral.

Le gouvernement a estimé que l'UE et l'Eglise s'étaient "trompées". Le porte-parole du président, Gervais Abayeho, a indiqué que les élections législatives et municipales restaient prévues le 5 juin. Le scrutin présidentiel doit avoir lieu le 26 juin. (Clement Manirabarushan, avec Adrian Croft à Bruxelles,; Danielle Rouquié pour le service français)