La Bourse de Paris est au même titre que ses homologues européennes sous tension alors que la Turquie a admis avoir abattu un avion russe qui a, d'après les données radar fournies par Ankara, violé son espace aérien.

Vers 13h30, le CAC 40 essuie une lourde perte de 1,9% à 4.795 points.

Les attentats de Paris du 13 novembre dernier ont amené une riposte sévère du gouvernement français en Syrie, et alors que François Hollande cherche à obtenir une coalition internationale en vue d'éradiquer Daesh, les intervenants semblent redouter un regain de tensions diplomatiques.

Et pour cause : un bombardier Sukhoï 34 préposé au bombardement de l'Etat islamique a été abattu dans la matinée par la Turquie, régulièrement tancée pour son manque d'implication dans la lutte contre Daesh.

'Il faut donc bien comprendre qu'il ne s'agit pas 'simplement' d'un acte défensif de la Turquie, mais bel et bien de celui d'un état-membre de l'OTAN', expliquent les analystes de XTB France, pour qui 'la situation est donc particulièrement tendue et laisse penser au 'pire' scénario régulièrement évoqué dans la presse par les experts géopolitiques : celui d'un tir entre un appareil américain et russe au-dessus de la Syrie voisine'.

Si nous n'en sommes pas encore là, CNN Turquie a annoncé la mort d'un des pilotes et la capture du second membre d'équipage par des rebelles syriens turkmènes installés dans les montagnes. Le ton est d'ores et déjà monté entre Moscou et Ankara et la crainte qu'une telle situation se reproduise paraît on ne peut plus fondée. A celle-ci s'ajoute les divergences de vue de Vladimir Poutine et Barack Obama s'agissant de l'avenir du président syrien Bachar el-Assad.

Dans ce contexte des plus anxiogènes, la hausse de l'indice Ifo, qui évalue le climat des affaires en Allemagne et est ressorti à 109 points ce mois-ci, alors que les économistes s'attendaient en moyenne à une stabilité à son niveau de 108,2 points affiché en octobre, est passée inaperçue.

La deuxième estimation du PIB américain au titre du troisième trimestre et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour le mois en cours viendront par ailleurs animer l'après-midi. S'agissant de la croissance, le marché table sur une nette révision à la hausse à 2%, contre 1,5% auparavant et 3,8% au deuxième trimestre en estimation finale.

Du côté des valeurs parisiennes, Zodiac dévisse de 7% après la division par deux de sa marge opérationnelle sur l'exercice écoulé et un retard dans le redressement de sa branche sièges d'avions.

Exposées au tourisme, Accor (-5%) et LVMH (-4,8%) restent aussi à la peine étant donné le climat général.

Parmi les rares valeurs en hausse du SBF 120, Peugeot progresse pour sa part de 1,4% après avoir dévoilé un partenariat avec l'ONG Transport & Environnement (T&E) en vue de mesurer les données réelles d'émission de CO2 de ses véhicules, une première du genre depuis le scandale VW.

(G.D)


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