"Le CAC 40 vient de perdre 15% en deux semaines, dont une chute de plus de 5% ce lundi. Comment faut-il interpréter cette correction ?
Cela s’apparente à une correction estivale, un accident de parcours dans un marché haussier, comme il y en a eu pendant l’été 2011 ou en 2014. Il y a de la peur sur les marchés, c’est vrai, mais ce n’est pas la fin du monde. Nous avons assisté ce lundi à un mouvement de « vente panique » avec cependant le retour d’un certain nombre d’investisseurs en fin de séance. Le CAC 40 est revenu sur la zone des 4300-4400 points où il était avant le lancement du « quantitative easing » de la BCE. Idem pour le Dax autour de 9600 points. Ce sont des supports solides et je ne pense pas qu’on ira beaucoup plus bas à court terme.

La Chine semble pourtant concentrer beaucoup d’inquiétudes…
Le risque chinois est présent depuis plusieurs mois et la correction de la bourse de Shanghai était largement attendue. Ses conséquences sur les autres places boursières sont d’autant plus importantes que nous sommes en période estivale avec peu de volumes et peu d’investisseurs. Mais nous ne sommes pas pour autant dans un « bear market ». Les politiques monétaires restent favorables aux actions et les résultats des entreprises, sans être flamboyants, sont plutôt encourageants. Il n’y a pas non plus de risque de crise bancaire comme en 2008.

Le pire est donc derrière nous ?
Je pense que le risque de baisse est limité à court terme. D’une part la Fed va attendre pour relever ses taux d’intérêt, vu les indicateurs mitigés de l’économie américaine et le risque de déstabilisation supplémentaire des pays émergents. D’autre part le retour des marchés européens sur leurs supports de moyen-long terme plaide pour un rebond. Cela n’exclut pas un nouvel accident de parcours, dans quelques mois. Les marchés américains sont en effet proches de leurs plus hauts historiques, et manquent de catalyseurs. Leur retournement affecterait nécessairement les actions européennes.
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