Le CAC40 limite un peu la casse en toute fin de séance (-3,4%) et préserve in-extremis le support des 4.925Pts (après avoir testé 4.907 au plus bas du jour).

Paris reflète le repli moyen des indices de l'Eurozone qui décrochent de -5,2% en 48H.
Les marchés sont clairement ulcérés par l'annonce d'une nouvelle dévaluation du yuan (la PBOC parle 'd'élargissement de la fourchette de fluctuation') alors que les autorités chinoises avaient indiqué hier que ce brutal abaissement du niveau du yuan était 'une action unique' et ne se répèterait pas.

Dans ces conditions, comment s'assurer que le processus de décrue du Yuan s'est achevé ce matin ? Quelle parité 'pertinente' les autorités de Pékin visent-elles ?
Certes, Pékin est intervenu lorsque le Yuan a tapé 6,45 contre Dollar (-5% en 48H) mais 6,39/$ deviendra t'il le vrai prix d'équilibre ?

Il faut resituer ces évènements dans leur contexte : cela fait 10 ans que la Chine supporte une monnaie trop forte mais elle devra encore 'passer son tour' en 2015 pour imposer le Yuan comme l'une des 5 monnaies de réserve dans le cadre des 'DTS'.
Le FMI reproche au Yuan son manque de convertibilité et de 'souplesse' de la parité.

La PBOC déclare donc s'en remettre désormais 'aux lois du marché' après 10 ans d'arrimage volontariste au Dollar dont le but était justement d'obtenir un feu vert du FMI, au prix d'une perte de compétitivité de -15% au cours des 18 derniers mois face au Yen et à l'Euro.

La sphère financière se retrouve plongée dans un océan d'incertitude monétaire, mais également politique (car Pékin adresse un message aux USA et au FMI, cela ne fait guère de doute).

Wall Street se montre plus résilient, même si la lourdeur domine: les indices US perdaient -1,2% d'entrée de jeu (au bout de 10 minutes) et se reprennent graduellement (-1,1%) après avoir lâché -1,5% vers 16H.

Les entreprise US et plus globalement les Etats Unis risquent d'être pénalisés par le renforcement du Dollar face au Yuan mais également par les signes d'essoufflements économiques qui se multiplient en Chine ces dernières semaines.

'Les investisseurs ont clairement intégré un risque de révision à la baisse des bénéfices par action (BPA) des grandes entreprises américaines (impact comptable et sur les ventes à l'étranger) si le dollar connaît encore une forte appréciation dans les prochain jours', corrobore-t-on chez Aurel BGC.

Pour la deuxième séance de rang, le dossier chinois éclipse totalement l'aide de 85 milliards d'euros dont bénéficiera la Grèce.

Précisons tout de même qu'en échange d'une batterie de réformes (pas moins de 35) à mettre en place immédiatement, le gouvernement d'Alexis Tsipras a obtenu la possibilité de recapitaliser les banques du pays et de couvrir les besoins de refinancement pendant 3 ans.

'La Grèce devrait payer à temps les 3,4 milliards d'euros d'obligation arrivant à maturité détenues par la BCE le 20 août prochain', pronostique Aurel BGC.

S'agissant des valeurs, la remontée de l'euro (+1% à 1,115/$) plombe Airbus Group (-5,2%).

Plus largement, les valeurs tournées vers l'export et la Chine (luxe et secteur auto) en particulier sont bien entendu les plus touchées à l'image de L'Oréal (-5,2%) et LVMH (-5,45%), de Peugeot et de Valeo (-5% et -4,6% respectivement).
Sans oublier SEB (-5,3%), Faurecia (-5,2%) et Plastic Omnium (-5%).


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